Troisième mandat en Guinée : Rien ne va arrêter Condé !

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Le Président Alpha Condé continue à surprendre le monde entier, du fait de sa détermination à vouloir, vaille que vaille, tenir les législatives et le référendum qui porte sur la réforme de la Constitution en Guinée. Le scrutin est prévu ce dimanche.

Il aurait, selon des informations de Rfi, décliné l’offre de la Cedeao, d’envoyer quatre Chefs d’Etat à Conakry pour discuter de la question.

Il s’agit du Nigérian Muhammadu Buhari, du Ghanéen Nana Akufo Ado, du Burkinabè Roch Christian Kaboré et du Nigérien et dirigeant en exercice de l’institution régionale, Mahamadou Issoufou.

La mission a capoté car Condé n’a pas eu l’élégance de les recevoir. Il faut dire qu’il connaissait déjà la position de la Cedeao qui est opposée à toute réforme constitutionnelle d’envergure juste pour rester au pouvoir. Une attitude qui en dit long sur ses intentions réelles qui sont, fort probablement, de rester au pouvoir en se représentant à la future présidentielle.

Apparemment, rien ne va arrêter Condé.

Les manifestations du Front national de défense de la Constitution (FNDC) que composent des partis de l’opposition et des membres de la société civile, ont déjà fait 29 morts.

L’OIF, l’Organisation de la Francophonie s’est retirée du processus électoral alors qu’elle était membre de l’audit technique. Elle a estimé que ce fichier n’est pas crédible et ne garantit pas un vote transparent des guinéens.

Mais, malgré tout ce tintamarre et cette réticence de la Cedeao, Condé va s’arc-bouter au pouvoir.

Une situation incompréhensible au regard du parcours de l’homme, de son passé. Le professeur a été de toutes les batailles pour l’avènement de la démocratie dans son pays.

S’il succombe aux charmes du pouvoir à ce point, les autres pays doivent se préparer.

Car, il nous semble que, dans nos pays, ce sont moins les institutions qui posent problème que les hommes eux-mêmes qui, une fois au pouvoir, ne veulent plus quitter.

Pis, leurs partisans, recrutés sur des bases claniques, ethniques, religieuses, amicales et autres, les poussent à résister parce qu’ils ne souhaiteraient, pour rien au monde, perdre les privilèges ainsi acquis.

Un mal africain qui n’épargne nullement le Sénégal. Me Wade, l’ancien Président, avait entraîné le pays dans ce gouffre. Il a récolté une sanction sévère d’un peuple décidé à lui barrer la route.

Et aujourd’hui, avec les déclarations des partisans de Macky comme Mbaye Ndiaye et Boun Abdallah Dionne, on ne se fait plus de doutes sur les intentions du Président Sall.

Conséquence, il risque la même claque que le Pape du sopi : qui s’y frotte s’y pique.

Malheureusement, la Guinée n’est pas le Sénégal. Chez nos voisins, le vote et l’engagement politique sont ethniques et ethnocentriques. Les Peuls votent peul, les Malinké malinké et les Forestiers sont plus indécis.

Alpha a fait ses calculs. Il sait que les acteurs de la contestation ne pèsent pas forcément plus d’un tiers de l’électorat guinéen. Il sait qu’il peut réussir son coup de force constitutionnel.

Et il se posera un dilemme pour la communauté internationale et la Cedeao : Comment sanctionner quelqu’un parce qu’il a organisé un référendum ? Car, un référendum est tout de même légal.

Malheureusement, la Guinée qui fait partie des pays les plus pauvres en Afrique, va davantage s’engouffrer dans l’instabilité et la violence.

Condé va certainement réussir à rester au pouvoir mais à quel prix ? Car, l’opposition, même si elle est minoritaire, a une capacité forte de résistance et de nuisance.

Or, le bras de fer ne fait que commencer.

Assane Samb

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