Magistrats et députés s’arc-boutent

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Le Code de la presse, convenu par l’ensemble des acteurs du «quatrième pouvoir», doit vite passer  à l’Assemblée Nationale. En réalité, la dépénalisation du délit de presse  constitue le facteur bloquant. Osons le dire. Amendons ce point pour avancer. Une vérité ne s’impose jamais à elle seule. Elle est acceptée avec explications patentes.

Les journalistes ne seront pas des citoyens à part entière. Du moins, c’est ce qui ressort de nos investigations. Car, si le Code de la presse discuté et convenu par l’ensemble des syndicats regroupant ce corps, charme presque l’ensemble des députés et magistrats du pays, il y’ a quand même un cheveu noir dans la soupe : la dépénalisation du délit de presse. Elle heurte les représentants du peuple, autant que ceux auxquels il appartient de faire appliquer la loi. Car, voter cette partie du document, portant nouveau statut de la presse, reviendrait à garantir l’impunité, voire le libertinage. Et puis, se demandent magistrats et députés, pourquoi les pisse-copies et autres hommes de médias seraient plus que les autres Sénégalais non  justifiables ? Selon nos sources, le projet de loi,  sera bien charcuté à ce seul niveau. Car l’égalité de tous les citoyens devant la loi le veut. La responsabilité citoyenne l’exige. Dépénaliser le délit de presse, équivaut  à ouvrir la boîte de Pandore. Et pour qui sait que les journalistes ne se gardent pas tous de régler des comptes, bien des vies privées et personnalités publiques pourraient en souffrir. Ce qui fait que,  si les hommes des médias pourront acquérir de nouvelles frontières, ils resteront quand même des justifiables, comme le commun des mortels.  L’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 dispose en effet : “La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits”.

Mais, cette obligation s’explique plus simplement encore par un argument logique. En effet, une liberté sans bornes ne peut aboutir qu’à l’anarchie et à la loi du plus fort. Si la liberté de chacun est sans limite, une personne ne tardera pas, au nom de sa propre liberté, à empiéter sur celle des autres. Pour chaque liberté fondamentale, le législateur précise quelles en sont les limites, de manière à ménager les droits des autres citoyens.

La liberté d’expression peut constituer un exemple. Chacun, en démocratie, est libre d’exprimer sa pensée. Néanmoins, si son expression prend, par exemple, la forme de propos à caractère diffamatoire et raciste, la liberté de l’auteur de ces insultes trouve sa limite dans le respect de la dignité d’autrui et le droit pénal vient sanctionner ces excès.

Alors ! Chers confrères, rectifions le tir avant qu’il ne soit tard. Je ne saurais terminer sans remercier la bonne démarche de la CAP,  une initiative noble et grandiose. Que Dieu nous conduise vers des lendemains meilleurs et qui chantent. Vive la paix !

Mapote Gaye Président de l’APRESS

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