Youssou Ndour: «Les Tunisiens ne doivent pas baisser les bras»

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Depuis Genève où il doit donner un concert, le chanteur Sénégalais affiche sa solidarité avec les tunisiens.

Le musicien et chanteur sénégalais Youssou Ndour est arrivé ce jeudi matin à Genève où il doit donner le soir même un concert exceptionnel au Palais des nations à l’occasion de la fête de la francophonie. Militant engagé dans le dialogue interculturel, il a souhaité réagir à l’attaque terroriste qui a endeuillé la Tunisie.

Ce qui s’est passé en Tunisie ne vous surprend pas?

Non, malheureusement c’était prévisible. J’étais justement à Dakar avec des amis tunisiens lorsque la nouvelle est tombée. Ils me parlaient de la fragilité de leur pays impacté par la crise et les menaces terroristes avec la Libye voisine. Evidemment, je suis totalement solidaire des Tunisiens. Il ne faut pas qu’ils baissent les bras. Les islamistes se sont attaqués à eux parce que la Tunisie est devenue symbole de liberté. Leurs actions visent à nourrir la peur et à éloigner les gens les uns des autres. Face à cette menace, il faut au contraire resserrer les rangs. D’autres pays de la région sont durement frappés. Le terrorisme n’a plus de frontières. Il faut que la communauté internationale traite ce problème de façon globale.

Est-ce que cela n’interpelle pas l’artiste que vous êtes lorsque les fondamentalistes interdisent la musique?

Quand on prie, on chante aussi. Ils l’ont oublié. Ce sont les symboles de l’art en général qui sont attaqués. Le respect de la culture de l’autre ne leur a pas été transmis parce qu’ils n’ont pas eu de guides. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils attaquent ce qui les protégeait. Au Sénégal, nous sommes épargnés parce que notre socle de valeurs communes tourne autour de la culture, de la religion et de la laïcité de l’Etat. La diversité est perçue comme une richesse, pas un obstacle. Evidemment, nous avons conscience qu’il faut rester vigilant.

Pourquoi avez-vous souhaité donner un concert à Genève à l’occasion de la journée de la francophonie?

Quand on est militant des causes justes on ne peut pas rester très longtemps éloigné des villes telles que Genève qui symbolisent l’esprit de symbiose, le vivre ensemble. Je me suis investi au sein de la francophonie parce que je pense pouvoir être un trait d’union entre la langue française et la culture africaine. Quand l’ambassadeur du Sénégal m’a proposé de venir ici, je n’ai pas hésité. Jouer à Genève me permet de joindre l’utile à l’agréable.

Que vous a apporté votre engagement récent en politique?

On m’a souvent demandé pourquoi je m’étais engagé en politique. Pour moi, il n’y a rien d’incompatible avec le fait d’être musicien. Il faut arrêter de penser que seulement une élite peut être au pouvoir. Il ne doit pas y avoir de barrières. La gestion de la cité est l’affaire de tous. Dans ce domaine aussi, la diversité est une source de richesse. Pour ma part, j’assume ma double casquette. Je compte bien continuer à servir mon continent et mon pays. Aujourd’hui, je ne suis plus ministre, juste conseiller de la présidence, ce qui me permet de poursuivre ma carrière de musicien en même temps. (TDG)

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