Malick Gakou, Président du Grand Parti: «Pourquoi je suis allé voir Karim Wade»

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Après une tournée dans l’intérieur du pays, le président du Grand Parti se pose pour répondre à notre protocole d’interview envoyé. Malick Gakou qui poursuit la massification de son Parti, garde encore cachées ses ambitions pour la prochaine Présidentielle. Toutefois, il n’exclut pas une probable alliance. Malick Gakou évoque également sa visite à Karim Wade en prison, qui avait soulevé la polémique.

 

Comment se porte le Grand Parti??

 

Le Grand Parti se porte très bien. Des Sénégalais manifestent chaque jour le désir de s’affilier. Une cérémonie de lancement de la vente des cartes de membre est prévue le 22 octobre 2015 au King Fahd Palace ex Méridien Président en présence de délégués venus des 14 régions et des 45 départements. Il ne faut pas l’oublier, le Grand Parti a pour vocation d’être le relai des jeunes, des femmes, des travailleurs, des enseignants, des citoyens et de toutes les couches socioprofessionnelles qui aspirent à un bien être économique, social, moral et culturel. Les Cadres du parti ont déjà annoncé la couleur en commençant à travailler sur des thématiques diverses qui touchent à l’avenir de notre pays. J’insiste tous les jours sur la nécessité pour le Grand parti de se positionner sur la réflexion globale avec des propositions, conformément aux valeurs et à la vision qui nous animent. C’est la contribution que nous voulons apporter dans ce grand chantier qui s’ouvre en perspective des prochaines élections avec l’obligation de sincérité et de clarté.

 

Vous étiez récemment en tournée nationale, quel était l’objectif? 

 

En mettant sur pied le Grand Parti, nous avons pris l’engagement solennel, d’être le plus proche possible des Sénégalais et de relever le défi de la représentation. La tournée que je viens de faire et celles qui vont suivre dans les prochains jours sont donc essentiellement motivées par les besoins d’une plus grande implantation du Grand Parti au Sénégal et à l’étranger. Je me suis effectivement rendu dans les régions de Tambacounda, Sédhiou, Kolda et Kédougou la semaine dernière pour prendre contact avec la base et les accompagner dans le processus de massification du parti. Nous avons l’ambition d’imposer le Grand Parti comme une force d’envergue dans le paysage politique sénégalais. La réalisation de cette ambition passe par un programme d’installation et de renforcement des structures du Parti dans les 14 régions, les 45 départements, les 555 communes et les 15.000 villages que compte notre pays. Nous voulons faire du Grand Parti un grand forum et un grand carrefour représentant toutes les couches de la société sénégalaise. Nous pensons que c’est un mode d’action politique efficace pour mobiliser tous les Sénégalais autour d’un idéal. D’ici le mois de décembre, nous réussirons en même temps le pari de faire du Grand Parti, un appareil politique performant qui est un gage de réussite électorale

Comment s’est déroulée la tournée?

 

J’ai beaucoup aimé  ce contact avec le Sénégal des profondeurs. J’ai surtout apprécié l’accueil qui nous a été réservé partout dans les villages et dans les communes que nous avons visités. Il y a eu un formidable mouvement des populations et un grand attrait des  jeunes et des  femmes pour le Grand Parti. Je me suis rendu à plusieurs reprises dans ces localités, en étant numéro 2 de l’AFP, mais cette tournée avait un caractère et une senteur particulière à cause de l’adhésion massive des populations à la vision et aux valeurs du Grand Parti. Partout, nous avons été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme par des populations qui sont sorties spontanément de leurs maisons pour nous manifester leur sympathie et leur volonté de nous accompagner

 

Je me suis également rendu compte de la gravité de la situation dans le monde rural où beaucoup de choses restent à faire en terme de lutte contre la pauvreté, en terme d’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaire, mais aussi en terme d’infrastructures. Dans certaines localités, j’ai été confronté à la misère et au malheur des populations dont on n’écoute malheureseuement pas les appels désespérés. Les hommes politiques sont les premiers responsables des difficultés du monde rural. Nous sommes entièrement responsables à des degrés divers et cette responsabilité, nous ne pouvons pas l’éluder. J’estime qu’il y a urgence à changer notre rapport au monde rural  parce que nous n’avons plus  le droit d’infliger à ces populations des sacrifices que nous sommes incapables de faire nous-mêmes. Il faut aujourd’hui tout faire pour réduire cette fracture qu’on ne peut plus laisser prospérer. Il y va de la sécurité dans notre pays.

 

Je sens avec une amertume inégalée que les Sénégalais souffrent dans la dignité. Aussi, il nous incombe de trouver des solutions idoines à leurs préoccupations.

 

De nombreuses personnalités de l’AFP ont rejoint les rangs du Grand parti lors de cette tournée, comment appréciez-vous cela?

 

De nombreux militants et responsables de l’AFP ont rejoint le Grand Parti. Vous les avez entendus s’exprimer librement. Il s’agit de ralliement pour parachever ensemble l’œuvre que nous avons entamée il y a plus d’une décennie. Le Grand Parti est un parti attractif et comme tout parti attractif, il suscite beaucoup d’espoir et enregistre un nombre non négligeable de nouveaux adhérents qui viennent de partout. Nous les accueillons les bras ouverts puisque le Grand Parti est une formation politique ouverte à toutes les sensibilités.

 

N’êtes-vous pas en train de débaucher les hommes de Moustapha Niasse?

 

Ceux qui viennent nous rejoindre sont des hommes et des femmes respectables qu’on ne peut débaucher en aucune manière. Il s’agit d’une démarche spontanée de personnes qui souhaitent un changement et une véritable rupture dans la façon dont notre pays est dirigé depuis plus d’un demi-siècle. Le Grand Parti est une formation politique qui ne peut plus se résigner au déclin du secteur privé national, au sacrifice du paysan, à la fatalité du chômage et de l’inactivité des jeunes,  à l’échec de notre système éducatif. Il aspire réellement à changer le pays en ouvrant l’horizon des possibles. Il s’y attèle en allant à la rencontre des Sénégalais pour expliquer son projet. Vous voyez, il s’agit là d’une grande ambition qui dépasse les clivages entre Grand Parti et l’AFP.

 

Avez-vous eu des nouvelles de Niasse depuis le lancement de votre parti?

 

Non. Pour moi, la page de l’AFP est tournée depuis le jour où j’en ai été exclu. Mais jamais je ne dirai du mal de Moustapha Niasse même si je suis au courant des agissements de beaucoup de membres de l’AFP, mais je ne leur répondrai pas. Je souhaite, tout de même, bon vent à l’AFP. Notre Objectif, c’est le développement du Sénégal et rien d’autre.

 

Dernièrement, vous avez rendu visite à Karim Wade en prison, l’on a parlé d’une éventuelle alliance, qu’en est-il?

 

J’ai rendu visite à Karim Wade parce que c’est un frère qui vit une épreuve difficile et avec qui j’ai entretenu des relations cordiales et empreintes de respect mutuel. Et cela au regard de l’amour paternel que le Président Abdoulaye Wade a toujours porté sur ma modeste personne. Je me sens honoré par la considération du Président Wade et je le considère comme un père. Je suis d’autant plus fier de le dire que je n’ai jamais eu à partager avec lui ou avec Karim Wade une relation matérielle ou financière.

 

C’est donc en toute liberté que j’ai rendu visite à mon petit frère Karim Wade pour magnifier l’excellence des relations que j’assume avec la famille Wade.

 

Envisagez-vous une alliance avec le Pds?

 

Il est très tôt pour parler d’alliance. Nous venons d’obtenir notre récépissé. Notre priorité, c’est de poursuivre l’implantation du Grand Parti dans le pays et à l’étranger. Après, tout est possible. Je ne me considère pas comme un homme de clan. Ce que j’appelle de tous mes vœux, c’est l’union et la mobilisation de tous les Sénégalais, par delà leurs origines, par delà leur appartenance politique et leurs confessions religieuses, pour remettre le pays sur les bons rails. Nous devons ce sursaut à notre pays, dans un esprit d’union et de fraternité pour que personne ne se sente exclu du combat de son développement

 

Le  Grand parti compte-t-il aller seul à la prochaine présidentielle?

 

Demain appartient au bon Dieu. Lui seul décidera de ce qui adviendra. Il y a aujourd’hui beaucoup de Partis politiques qui envisagent de former une Coalition avec le Grand Parti. Nous essayons de voir la meilleure formule possible. Le moment venu, nous aviserons.

 

Malick Gakou n’a toujours pas officialisé sa participation à la prochaine présidentielle, pourquoi?

 

Pourquoi se positionner déjà dans une élection dont on ne connait ni la date ni les modalités d’organisation. Dans tous les cas, toute décision prise dans le sens d’une participation à l’élection présidentielle et à toute autre élection se fera avec l’accord des instances régulières du Grand Parti

 

D’aucuns pensent que le Grand parti et Malick Gakou n’ont pas une base politique assez solide pour briguer le suffrage des Sénégalais, que répondez-vous à cela??

 

Chacun est libre d’exprimer son opinion librement. Sous ce rapport, je n’ai pas de commentaires à faire. L’avenir est devant nous et je demeure convaincu que nous gagnerons notre combat pour le Sénégal de demain.

 

L’opposition a mis en place un front pour la transparence des élections, comment analysez-vous cela?

 

Ce n’est pas nouveau. C’est une tradition au Sénégal de mettre en place à la veille des élections des structures pour garantir la fiabilité du scrutin. C’est un rôle de veille et d’alerte électorale qui fait partie de la mission d’un parti politique. Je trouve que c’est une bonne initiative puisque l’approfondissement de notre démocratie est un combat de tous les jours et tous les instruments susceptibles de limiter les contestations post-électorales sont les bienvenus.

 

Comptez-vous rejoindre ce front?

 

Le moment venu les instances de notre Parti se prononceront sur la question et indiqueront clairement notre posture.

 

On constate que les principaux partis de l’opposition se sont regroupés pour faire face à Macky Sall, quel est votre avis sur cette question?

 

C’est comme ça que se conçoit la vie politique. La majorité électorale gouverne, l’opposition s’oppose. Il en a toujours été ainsi dans notre pays comme dans toutes les grandes démocraties. Par conséquent, il n’y a rien de choquant dans la démarche. Au contraire, cela participe à la vitalité d’une démocratie. Que chacun exerce son rôle dans le respect des règles républicaines et notre pays se portera mieux.

 

Auteur: L’Observateur

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