Les déclarations de Khalifa Sall devant le juge

Dans son édition de ce vendredi, Libération a publié les contenus des PV d’audition de Khalifa Sall et de ses co-inculpés, par le Doyen des juges, dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar. Il s’agit de la première partie des “révélations exclusives” du journal.

Ont été rapportées les déclarations du coordonnateur de l’inspection générale des services municipaux, Amadou Moctar Diop, de la secrétaire Fatou Touré, du comptable matière Abdoulaye Diagne, du chef de la Division financière et comptable de la Ville, du directeur administratif et financier, Mbaye Touré, et donc du maire de Dakar.

Libération a ralayé les auditions de Khalifa Sall qui se sont déroulées le 17 et le 23 mars dernier.

“Treizième mois”
Le 17 mars, il est question dans le bureau du magistrat instructeur d’une treizième dotation qu’aurait reçue le maire de Dakar. Le juge ouvre le dialogue : “Les fonds que vous appelez ‘Fonds politiques’ étaient disponibles pour combien de mois dans l’année ?/C’était mis à ma disposition pour les 12 mois de l’année correspondant à l’inscription budgétaire/Les enquêteurs ont relevé le paiement d’un treizième mois dans le courant de l’année 2013. Qu’en dites-vous ?/Je ne me rappelle plus du paiement de ce treizième mois.”

Avant ces échanges, informe le journal, le juge voulait connaître la destination des “Fonds politiques”.  Réponse de Khalifa Sall : “Il s’agissait de fonds politiques, le maire les utilisait de façon discrétionnaire au profit des administrations, institutions, populations démunies et nécessiteuses. Je n’ai jamais utilisé les fonds à des fins personnelles.”

Khalifa Sall : “C’est la première fois…”
Le 23 mars, le maire de Dakar repasse dans le bureau du juge Samba Sall. Qui rappelle à Khalifa Sall qu’il est accusé d’avoir détourné 1,8 milliard de francs Cfa.

D’après Libération, “le maire de Dakar voit rouge” : “De toute ma vie, de toute ma carrière, c’est la première fois que je fais l’objet d’une accusation aussi calomnieuse. En servant l’État, j’ai toujours été respectueux de la loi et des règlements. (…) Je ne suis pas un homme d’argent et tous les Sénégalais connaissent mon train de vie et mes moyens de vie.”

Le même jour, Khalifa Sall est confronté à Mbaye Touré, le directeur administratif et financier de la mairie de Dakar. Ce dernier confirme ses déclarations antérieures selon lesquelles il “remettai(t) les fonds en mains propres au maire, Khalifa Sall”.

“En mains propres” ou pas ?
L’édile de la capitale acquiesce, avec une petite nuance dans le propos : “Je confirme mes déclarations selon lesquelles les fonds étaient mis à ma disposition par le Daf Mbaye Touré.”

Le juge intervient : “Le problème est de savoir si les fonds étaient mis à votre disposition en mains propres ou autrement.”

Khalifa Sall reste imperturbable : “Je confirme que les fonds étaient mis à ma disposition par Mbaye Touré.”

Le juge lâche prise et demande au greffier de relever que le maire de Dakar refuse de répondre à la question.

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