Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – Preneur…pas demandeur ?

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L’interview du Président Macky Sall accordée à nos confrères de France 24 et Radio France Internationale (RFI) a soulevé un débat sur l’éventualité d’une loi d’amnistie qui pourrait être votée par la représentation nationale. Il est vrai que cette amnistie, même souhaitée par Macky Sall, est une affaire de nos parlementaires, et dans le cadre de la séparation des pouvoirs, respectons l’institution qu’est l’Assemblée Nationale. Certaines personnes vous dirons que la majorité (dite mécanique pour les opposants)ne s’opposerait pas à un souhait du président de la République et chef de la majorité présidentielle.

Cette attitude des députés de la majorité est valable pour toutes les majorités dans tous les régimes démocratiques du monde. S’il y a une exception il confirmerait la règle. Il n’y qu’au Sénégal, pour ne pas dire en Afrique, que l’on entend le terme de majorité mécanique. Ce terme s’appliquerait, avec éclat, au régime Nord-coréen, cette dictature pure et dure où personne n’a le droit de contester les décisions du leader suprême, qui est déifié par…ses sujets.
A propos de cette amnistie éventuelle que la classe politique agite, on remarque la position de deux hommes politiques Khalifa Sall et Karim Wade, intéressés pourtant par la chose, dire qu’ils ne sont pas demandeurs.

Ils devraient ajouter mais …preneurs. En effet, tous ceux qui interviennent dans les médias, sur cette affaire, demandent la déclassification du rapport de l’Inspection générale d’Etat base de l’inculpation de Khalifa Sall ou la révision du procès de Karim Wade. En fait, ils demandent que l’on jette à la poubelle les jugements qui les ont condamnés. On note ici, de la part des politiciens, un non respect d’une institution comme la Justice.  Comment peut-on contester un jugement basé sur des faits irréfutables parce que vérifiés. Mieux, on parle de justice à double vitesse quand elle ne vous est pas favorable mais on applaudit des mains avec un large sourire, quand le juge vous donne raison. On l’a vu quand des Cours d’appel on validé des listes pourtant rejetées par l’autorité administrative.

Pour les opposants, les juges de ces juridictions ont dit le droit, rien que le droit. Ils sont alors justes et roulent  à une vitesse normale. On leur tresse des lauriers en attendant de les traiter de tous les noms d’oiseaux dès qu’ils auront prononcé un verdict différent de nos attentes!

Ce non respect de cette institution pourrait être une des causes de cette vague de violence verbale (domaine de prédilection des politiciens), de violence physique dans l’arène et dans les terrains de football. Il faut que cela cesse car, comme le disait le Président Barack Obama, lors de son séjour en Afrique, les Africains ont besoin d’institutions fortes et non d’hommes (politiques) forts.

Pour rester dans cette amnistie, certains journalistes mannequins ou mannequins journalistes(peu importe) du show hebdomadaire de la TFM Jakaarlo dans des analyses comparatives, tirées par les cheveux, ont toléré l’amnistie du Président Abdoulaye Wade aux assassins du juge Babacar Seye( avec à la clé une indemnisation des bourreaux). Ils ont cependant dit leur opposition à toute forme d’amnistie qui permettrait à Khalifa Sall et Karim Wade de se présenter à la présidentielle de 2024. On valide une amnistie pour effacer un crime de sang par contre on refuse un amnistie pour un crime économique.  La logique voudrait que l’on s’oppose à toute forme d’amnistie dont le seul but est de réhabiliter des politiciens qui ont fauté et punis par la société. Ces deniers publics détournés auraient pu servi à construire des écoles ou des dispensaires dans les coins les plus reculés de notre pays. Si une telle loi était votée, on demandera une amnistie pour tous les violeurs de ce pays. Tout cela sur le dos du fameux peuple qui a assurément bon….dos!

Pour ce qui est des navetanes, il faudrait que les animateurs de cette discipline reviennent à la philosophie qui avait donné naissance à cette activité. De notre temps le navetane permettait aux élèves et étudiants de se se retrouver autour d’activités sportives et culturelles. Toutes ces associations étaient sportives et culturelles d’où le terme d’ASC. Le soir, après les matches de la journée,  on  se retrouvait à la salle des fêtes pour savourer une comédie montée par l’association. Et puis, ces activités se terminaient dès la fin du mois de Septembre car il fallait retrouver le chemin des lycées ou de l’Universite. Mais que voyons-nous aujourd’hui, des finales qui se jouent en Janvier ou Février voire Mars. Alors à quand le temps des études et de la recherche du Savoir ? Non les navetanes se jouent en hivernage (nawet en Wolof) et non toute l’année. Le Ministre des sports doit limiter la date de fin des navetanes pour que tous ces gens désœuvrés aillent faire autre chose plus utile pour la communauté.

Une des solutions  pour stopper toute cette violence dans les navetanes, c’est de  procéder au regroupement des ASC dans les quartiers pour limiter leur nombre.  Il faut une ASC par quartier comme l’avait fait la réforme Lamine Diack où de grands clubs de football d’un même quartier ou d’une même ville, se regroupaient pour donner naissance à de grands clubs que l’on connaît aujourd’hui. C’est ainsi que sont nées les équipes du Jaraaf de Dakar ( Fusion du Foyer France Sénégal et des Espoirs de Dakar), la Linguere de Saint Louis (fusion de la Sainlouisienne et du Gaîté Club) etc… L’avantage de cette limitation réside sur une solidarité agissante entre tous les jeunes d’un même quartier pour éviter une rivalité parfois très violente où on constate malheureusement mort d’homme dans certains cas. Cette piste pourrait être explorée pour arrêter définitivement cette vague de violence dans les stades. Cette proposition devrait être discutée à travers tout le pays avec l‘appui du ministère des Sports.

On a appris ce week-end, l‘affectation à Kedougou, de Guy Marius Sagna, Assistant social de Formation, pour ceux qui ne comprennent pas sa fonction, c’est un  Badienou Gox amélioré. Un point c‘est tout!

Mais ce qui est choquant dans cette affaire, c’est le tollé que cette information banale soulève au sein de la société civilo politicienne sénégalaise, des membres de l’opposition et des activistes. Ils considèrent que cette affectation est une sanction négative de son ministre parce qu’il est appelé  à servir dans une région périphérique. Quelle insulte pour tous les agents de l’administration et autres travailleurs affectés dans toutes ces zones,  loin des salons douillets de Dakar. Voilà que tous ces gens qui nous tympanisent  à longueur d’année pour nous dire qu’ils sont au service du peuple sont démasqués pour leur contre-vérité. On voit nettement qu’ils ne veulent pas servir le peuple mais se servir de lui pour des des soulèvements populaires. En refusant de voir un activiste servir dans une région périphérique, on comprend que nos activistes et autres membres de la société civilo-politicienne s‘agitent uniquement pour… le peuple de Dakar. Pour eux, le  reste des citoyens sénégalais vivant dans les autres régions sont quantités négligeables et ne méritent pas leurs services. Pourtant, ils nous rabâchent les oreilles, chaque jour que Dieu fait pour, disent-ils, défendre le peuple mais refusent pourtant  de le servir dans la proximité. Nos concitoyens sauront apprécier et les attendent de pieds fermes, j‘allais dire de cartes fermes, à l‘occasion des élections territoriales qui pointent à l’horizon.

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

 

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