«Le TER n’est pas une histoire de prix… » (Mamadou Djigo)

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DITES À MONSIEUR DIÉMÉ QUE LE TER N’EST PAS UNE HISTOIRE DE PRIX OU UN LUXE MAIS UN OUTIL DE DÉVELOPPEMENT VITAL POUR NOTRE PAYS. MALHEUREUSEMENT, SON NIVEAU D’ANALYSE NE LUI PERMET PAS D’EN SAISIR TOUTE LA PORTÉE STRATÉGIQUE.

La mise en œuvre du Train Express Régional (TER) n’est pas le fruit d’un caprice politique, d’un effet d’annonce, ni d’un accord conjoncturel avec un partenaire étranger. Il s’agit d’un choix stratégique, mûrement réfléchi, fondé sur une vision d’aménagement du territoire à long terme, inscrite dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Développement Territorial Dakar-Thiès-Mbour (SDADT-DTM).

Ce schéma directeur, préconisé à la suite du Conseil présidentiel sur le Plan décennal de lutte contre les inondations en 2012, marquait une rupture méthodologique dans la manière de penser l’urbanisation et le développement de la presqu’île du Cap-Vert et de sa périphérie. Le constat était clair : la Région de Dakar était à la limite de l’asphyxie ; urbanisation anarchique, saturation des infrastructures, inégalités territoriales criantes, et vulnérabilités croissantes face aux aléas climatiques.

C’est dans ce contexte que le SDADT-DTM a été conçu comme un cadre stratégique d’intervention sur 25 ans, visant à :

  • Rééquilibrer les dynamiques spatiales entre Dakar, Thiès et Mbour ;
  • Organiser rationnellement les mobilités quotidiennes ;
  • Réduire les déséquilibres entre zones d’habitat,     pôles économiques et infrastructures ;

Et surtout, orienter les investissements publics vers les projets structurants les plus urgents et les plus porteurs, à l’instar du TER.

Le TER s’est ainsi imposé comme une priorité absolue dès les premières simulations d’aménagement. Il devait structurer la future conurbation Dakar–AIBD–Mbour, en articulant les pôles d’équipements, les nouvelles centralités et les flux démographiques à venir.

Il ne s’agissait donc pas simplement de construire un train, mais de poser les fondations d’un nouveau modèle de développement urbain et territorial, centré sur l’accessibilité, la durabilité et la résilience.

LE DÉSENGORGEMENT DE DAKAR

Le TER répond à l’urgence de désengorger la capitale sénégalaise, aujourd’hui confrontée à une congestion chronique qui pénalise lourdement la vie quotidienne des habitants, l’efficacité économique, la productivité nationale et l’attractivité du territoire.

Depuis plusieurs décennies, Dakar concentre plus de 25 % de la population nationale et plus de 80 % des activités économiques modernes, alors qu’elle ne représente qu’à peine 0,3 % du territoire national. Cette hypercentralisation a entraîné un développement urbain anarchique, une saturation des voies de circulation, et une explosion du parc automobile dans un périmètre réduit.

Chaque jour, plus de 400 000 personnes effectuent des trajets pendulaires entre Dakar et sa banlieue (Rufisque, Pikine, Guédiawaye, Keur Massar), générant des embouteillages interminables qui peuvent durer jusqu’à 3 heures par sens, sans compter les pertes économiques colossales associées (carburant, temps de travail, stress, pollution, insécurité routière).

Face à cette réalité, le TER constitue une alternative de rupture. Il propose un mode de transport massif, rapide, fiable, sécurisé et écologique, capable de transporter plus de 115 000 passagers par jour avec des temps de trajet divisés par trois entre Dakar et Diamniadio

Le TER est un levier d’aménagement du territoire et une stratégie de rééquilibrage spatial. Il vise à désaturer Dakar en redistribuant les fonctions urbaines, en encourageant les entreprises, les administrations, les logements et les investissements à s’implanter dans les nouveaux pôles comme Diamniadio, Sébikotane ou encore Bargny.

En réduisant la pression sur Dakar, le TER permet à la capitale de retrouver un souffle, de se recentrer sur ses fonctions stratégiques, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de croissance au reste du territoire national.

LE DÉPLACEMENT DU CENTRE DES AFFAIRES (CBD) VERS DIAMNIADIO

Le déplacement progressif du centre des affaires (CBD) de Dakar-Plateau vers Diamniadio s’inscrit dans une logique de décentralisation fonctionnelle, pensée pour décongestionner la capitale tout en stimulant une nouvelle dynamique économique, spatiale et institutionnelle à l’échelle nationale.

Historiquement, Dakar-Plateau a concentré l’essentiel des fonctions administratives, politiques et financières du pays : ministères, sièges bancaires, institutions publiques, ambassades, grandes entreprises, etc. Ce modèle, hérité de la colonisation, a fini par créer un goulot d’étranglement administratif et économique, avec une saturation totale des espaces disponibles, une flambée du foncier, une mobilité chaotique et une pression constante sur les services urbains.

Diamniadio, situé à 30 kilomètres de Dakar, a été choisi pour incarner une nouvelle centralité, capable de porter une partie de ces fonctions stratégiques dans un cadre plus spacieux, moderne, connecté et durable. Ce choix repose sur plusieurs arguments solides :

  • Position géographique centrale, entre Dakar, Thiès et Mbour, à proximité de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), du futur port de Ndayane et des zones économiques spéciales ;
  • Disponibilité foncière permettant une planification urbaine rationnelle, intégrant logements, bureaux, équipements publics, zones vertes et accès multimodaux

;

  • Connectivité optimale grâce à l’arrivée du TER, des autoroutes, du projet de bus rapides (BRT) et de l’interconnexion avec les corridors logistiques sous- régionaux.

Ce déplacement du CBD vers Diamniadio ne signifie pas un abandon de Dakar-Plateau, mais une redistribution stratégique des fonctions :

Dakar pourra se recentrer sur les fonctions diplomatiques, culturelles, patrimoniales et touristiques, tout en réduisant la pression foncière et humaine.

Diamniadio, de son côté, devient le cœur opérationnel du Sénégal moderne, accueillant les grands sièges, les salons internationaux, les campus universitaires de haut niveau, les infrastructures sportives et les institutions supranationales.

Ce projet de polarité complémentaire est à la fois géostratégique, économique et

symbolique : il affirme une volonté claire de rompre avec l’hypercentralisme dakarois

pour construire un Sénégal polycentrique, mieux réparti et plus compétitif à l’échelle

régionale et continentale.

LA CRÉATION DE PLUSIEURS CENTRALITÉS URBAINES

L’un des objectifs majeurs de la stratégie d’aménagement portée par le TER et les grands projets structurants est la création de plusieurs centralités urbaines à l’échelle de la région métropolitaine Dakar-Thiès-Mbour. Il ne s’agit plus de concentrer les fonctions économiques, sociales et administratives dans un seul point, en l’occurrence Dakar-Plateau, mais de déployer ces fonctions sur plusieurs pôles complémentaires, capables de structurer l’espace, d’absorber la croissance démographique et de réduire les inégalités territoriales.

Le développement de centralités secondaires comme Rufisque, Sébikotane, Thiès, Bargny, Keur Massar, Bambilor ou même Diamniadio vise à construire une conurbation fonctionnelle et équilibrée, où chaque pôle joue un rôle spécifique dans l’organisation du territoire.

Pourquoi créer plusieurs centralités ?

  • Répondre à l’étalement urbain incontrôlé : Face à la pression foncière et démographique dans Dakar, l’urbanisation s’est développée de façon anarchique à la périphérie, sans équipements, sans planification. La création de centralités planifiées permet de canaliser cette expansion de manière cohérente.
  • Améliorer la qualité de vie : En rapprochant les lieux de résidence des lieux d’emploi, de formation, de soins et de services publics, ces centralités réduisent les déplacements pendulaires, les embouteillages et la fatigue quotidienne des populations.
  • Dynamiser les territoires périphériques : Ces pôles deviennent des moteurs de développement à part entière, capables d’attirer des investissements, des entreprises, des infrastructures et des équipements publics, contribuant ainsi à l’inclusion socio-spatiale.
  • Préparer l’avenir démographique : Le Sénégal fait face à une forte croissance de population urbaine. Il est impératif d’anticiper cette évolution en construisant des villes intermédiaires viables, connectées et résilientes.

Le TER est l’ossature technique et fonctionnelle de cette nouvelle organisation polycentrique. Il relie ces centralités entre elles, réduit les temps de trajet, facilite la mobilité interurbaine, et transforme des localités anciennement périphériques en véritables zones de centralité économique et sociale.

Par exemple :

Rufisque devient une ville-pont entre Dakar et les pôles émergents ;

Thiès se positionne comme métropole d’équilibre et technopole à haute valeur ajoutée

;

Sébikotane accueille de nouveaux quartiers d’habitat, des établissements éducatifs,

des plateformes logistiques et des PME.

Ce modèle de métropolisation équilibrée permet d’éviter les erreurs des grandes mégapoles du Sud global, où l’hypercentralisation mène à la ségrégation spatiale, à la pauvreté urbaine et à la paralysie logistique.

CONURBATION MAÎTRISÉE ENTRE DAKAR, AIBD ET LE PORT DE SENDOU-BARGNY

Le Train Express Régional (TER) constitue l’ossature structurante d’une conurbation planifiée, entre Dakar, l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) et le futur pôle portuaire et industriel de Bargny-Sendou. Cette conurbation ne doit rien au hasard : elle est le fruit d’une vision d’aménagement intégrée, conçue pour articuler intelligemment les fonctions urbaines, économiques, logistiques et résidentielles dans un périmètre à très forte croissance.

Le phénomène d’urbanisation linéaire et chaotique entre Dakar et Thiès aurait pu entraîner un étalement incontrôlé, avec des poches d’habitat informel, des zones

industrielles mal connectées, et des coupures spatiales nuisibles à la fluidité du territoire. Or, grâce à des outils comme le Plan national d’aménagement et de développement des territoires (PNADT) et le Schéma directeur Dakar-Thiès-Mbour (SDADT-DTM), le Sénégal a fait le choix de maîtriser cette urbanisation.

Le TER joue ici un rôle d’armature territoriale. Il relie :

Dakar, centre politique, historique et administratif ;

Diamniadio, pôle de gouvernance, d’enseignement supérieur et de services ;

AIBD, plateforme aérienne stratégique pour le tourisme, le commerce et les investissements internationaux ;

Le port de Bargny-Sendou, appelé à devenir un hub logistique majeur, complémentaire du port autonome de Dakar, voué à être délesté progressivement.

Un couloir multimodal et géoéconomique

Cette zone constitue un véritable corridor économique multimodal, qui combine rail, route, air et mer, dans un espace maîtrisé, hiérarchisé et rationnalisé. Le TER y assure

:

La fluidité des flux humains (travailleurs, étudiants, cadres, touristes) entre les pôles

d’attractivité ;

L’interconnexion des plateformes logistiques, facilitant le transport de marchandises à

haute valeur ajoutée ;

Le renforcement de l’attractivité foncière et industrielle dans les zones adjacentes

(Diamniadio, Sébikotane, Bargny, Ndiass, Pout, etc.).

Ce couloir devient donc le cœur battant de la compétitivité territoriale du Sénégal, un

espace où se croisent innovation, connectivité, services, et développement durable. Une vision à long terme

Ce modèle de conurbation maîtrisée évite les erreurs des périphéries urbaines non

planifiées ailleurs en Afrique. Il s’appuie sur :

  • Des zones d’aménagement concerté (ZAC) ;
  • Des zones économiques spéciales (ZES) ;
  • Une coordination entre transports, habitat, environnement et industrie ;
  • Une logique d’aménagement polycentrique, interconnecté et hiérarchisé.

Le TER n’est donc pas qu’un train : c’est l’outil de cohérence et d’intelligence spatiale

de toute cette vision territoriale, pensée pour les 50 prochaines années.

UN VECTEUR D’ACCESSIBILITÉ ET DE DIVERSIFICATION DE

L’OFFRE TOURISTIQUE

Le Train Express Régional (TER) joue un rôle stratégique dans le renforcement du secteur touristique, en améliorant l’accessibilité aux zones clés et en facilitant l’émergence de nouveaux circuits hors de Dakar. Il constitue une réponse concrète aux limites structurelles qui freinaient l’expansion touristique du pays, notamment en matière de mobilité, de désenclavement et de qualité des infrastructures.

L’un des effets directs du TER est la facilitation des liaisons entre Dakar, l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) et les zones touristiques de la Petite-Côte, comme Saly, Mbour, Popenguine ou Somone. Grâce à l’interconnexion avec les autoroutes (AIBD–Mbour–Thiès), le TER réduit considérablement le temps de trajet pour les touristes internationaux et locaux, leur offrant une expérience de voyage rapide, fiable et confortable, de l’arrivée à l’aéroport jusqu’aux plages.

L’attractivité de la destination Sénégal, face à d’autres destinations concurrentes

comme le Cap-Vert ou la Gambie ;

La durée moyenne de séjour, en rendant plus accessible l’exploration du territoire ;

L’investissement privé dans l’hôtellerie et les services autour des pôles connectés par

le TER.

Au-delà du littoral, le TER crée aussi les conditions favorables à la valorisation de sites culturels, historiques et naturels situés dans les régions intérieures proches :

Rufisque : ancienne ville coloniale à revaloriser comme site patrimonial ; Thiès : pôle culturel et artisanal (tapisserie, musées, expositions) ; Bargny : art contemporain, street art, et mémoire ouvrière ;

Sébikotane et Pout : potentiels circuits écotouristiques ou agroécologiques.

En diversifiant les points d’intérêt, le Sénégal sort de la logique de tourisme balnéaire concentré sur la seule Petite-Côte, et propose une expérience plus riche, inclusive et durable.

Le TER ne bénéficie pas seulement au tourisme international. Il facilite aussi le développement du tourisme local, permettant à des millions de Sénégalais de découvrir leur pays à moindre coût et en toute sécurité. Ce tourisme intérieur génère :

Des revenus pour les populations locales (hébergement, artisanat, restauration, visites guidées) ;

Une meilleure répartition géographique des bénéfices du secteur ;

Un ancrage plus fort des communautés dans la valorisation de leur patrimoine.

Le TER devient ainsi un catalyseur de la politique touristique nationale, en renforçant les flux, en étendant les zones attractives, et en soutenant la montée en gamme et la diversification du produit touristique sénégalais.

DÉPOLLUTION DE LA CAPITALE : VERS UNE MOBILITÉ PLUS PROPRE ET UN AIR PLUS RESPIRABLE

Le TER est un levier concret de transition écologique en milieu urbain. En offrant une alternative crédible, rapide et confortable à la voiture individuelle, il contribue directement à la réduction du trafic automobile, et donc :

À la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) ;

À la diminution des particules fines responsables de maladies respiratoires chroniques

;

À l’amélioration de la qualité de l’air dans une capitale parmi les plus polluées d’Afrique de l’Ouest.

Dakar subit depuis des années une pollution atmosphérique grave, aggravée par : Les embouteillages massifs et les moteurs diesel obsolètes ;

L’urbanisation anarchique sans espace vert ;

Les rejets industriels non contrôlés.

Le TER, 100 % électrique, réduit l’empreinte carbone du transport quotidien de milliers de personnes, en évitant des dizaines de milliers de trajets en voiture ou en minibus chaque jour. Il s’inscrit ainsi dans une stratégie globale de mobilité durable et de ville plus respirable, alignée avec les objectifs climatiques du Sénégal et les accords internationaux.

LUTTE CONTRE LES INONDATIONS ET L’INSALUBRITÉ : URBANISER AUTREMENT POUR MIEUX GÉRER L’ENVIRONNEMENT

Le TER ne transporte pas seulement des personnes : il réorganise profondément le territoire. Sa mise en œuvre s’accompagne de projets d’urbanisme planifié, de restructuration des quartiers, et d’intégration d’infrastructures modernes, ce qui permet de :

Mieux canaliser et drainer les eaux pluviales ;

Éviter les constructions en zones inondables grâce à une meilleure maîtrise foncière ;

Créer des bassins de rétention, des voiries drainantes, des réseaux d’évacuation ;

Déplacer progressivement les populations exposées vers des habitats décents et sécurisés.

En parallèle, la réduction de la précarité urbaine, couplée à la création d’espaces publics structurés, permet une gestion plus efficace des déchets solides, qui ne bloquent plus les canalisations ni n’engendrent de stagnation d’eau sale, cause majeure de maladies.

Le TER, en ordonnant l’espace urbain autour d’un axe moderne, offre une opportunité unique de revoir l’ingénierie environnementale des villes périphériques, contribuant ainsi à la lutte durable contre les inondations et l’insalubrité.

LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ : RECONNECTER LES MARGES, APAISER LES TENSIONS

Le projet TER joue un rôle indirect mais majeur dans la réduction des facteurs structurels d’insécurité urbaine. En désenclavant les banlieues et les zones périphériques autrefois délaissées, il :

Réduit la concentration de la pauvreté dans certains quartiers ;

Améliore l’accès à l’emploi, à l’éducation et aux services publics ;

Renforce la présence de l’État et des institutions dans les zones vulnérables ;

Offre des espaces mieux éclairés, mieux aménagés, mieux surveillés.

Les zones comme Guédiawaye, Keur Massar ou Pikine, longtemps marginalisées, deviennent des quartiers connectés, intégrés dans la métropole, et donc moins exposés aux phénomènes de violence urbaine, de délinquance ou de criminalité organisée.

Le TER contribue aussi à :

Pacifier l’espace public, en diminuant la densité humaine excessive et les conflits d’usage de l’espace ;

Structurer une nouvelle sociabilité urbaine, plus apaisée, grâce à une mobilité fluide, sûre et moderne.

UN PROJET PRIORITAIRE, FONDÉ SUR UNE VISION STRATÉGIQUE . CE N’EST PAS UNE HISTOIRE DE PRIX

Contrairement aux propos approximatifs et démagogiques du ministre Diémé sur un soi-disant « contrat turc », le Train Express Régional (TER) n’est ni une faveur accordée à un partenaire étranger, ni un caprice budgétaire. Il est le fruit d’une décision mûrement réfléchie, inscrite dans les outils les plus avancés de planification territoriale et de développement stratégique du Sénégal.

Le TER s’inscrit dans une architecture cohérente qui repose sur :

Le PNADT (Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires), qui définit la logique d’équité et de compétitivité territoriale à l’échelle nationale ;

Le SDADT Dakar–Thiès–Mbour, qui organise le rééquilibrage métropolitain, la désaturation de Dakar et la structuration des mobilités ;

Le PSE (Plan Sénégal Émergent), cadre global de transformation économique et sociale du pays, dans lequel les infrastructures de transport massifié sont des leviers de croissance, de compétitivité et d’intégration régionale.

Le TER répondait à une nécessité d’articulation intelligente entre plusieurs dynamiques

fondamentales, c’est une obligation de cohérence territoriale :

  • Les  infrastructures  de  transport,  pour  désenclaver,  fluidifier  et  relier

efficacement les pôles de production, d’habitat et de services ;

  • Les dynamiques démographiques, marquées par une explosion urbaine sans précédent dans la région de Dakar, avec des millions de citoyens entassés sans perspectives de mobilité décente ;
  • Les dynamiques spatiales, qui imposent de mieux organiser l’occupation du sol, de répartir les activités et de maîtriser l’étalement urbain ;

Et surtout, les enjeux géostratégiques, tels que la sécurité urbaine, la connectivité aéroportuaire (AIBD) et portuaire (Sendou-Bargny), le positionnement du Sénégal comme hub logistique régional, et l’intégration des flux économiques entre le littoral et l’intérieur.

Au lieu de remettre en cause, sans fondement, un des projets les plus structurants de notre histoire récente, le ministre et le régime actuel feraient mieux de garantir la pérennité, l’entretien et l’extension du TER jusqu’à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), comme prévu initialement.

Le régime actuel devrait également :

Activer les financements nécessaires pour les autres projets ferroviaires inscrits dans le PNADT ;

Assurer la maintenance rigoureuse de cet outil de souveraineté, au lieu de le politiser ou de le fragiliser par des discours inconsistants.

Car en réalité, le pouvoir actuel a hérité d’infrastructures de dernière génération, d’une vision territoriale claire et de projets prêts à l’emploi. Il ne leur reste qu’à dérouler et à ne pas saboter.

Les enjeux sont trop importants pour être dilués dans des polémiques de surface. Le TER n’est pas une faveur, c’est un pilier de la transformation structurelle du Sénégal, pensé pour les générations futures.

Le Train Express Régional (TER) est bien plus qu’un simple moyen de transport. Il incarne la colonne vertébrale d’une nouvelle vision territoriale, pensée pour préparer l’avenir du Sénégal face aux défis de l’urbanisation, de la mobilité, de la compétitivité et de la durabilité. C’est un outil de souveraineté territoriale, conçu pour maîtriser l’expansion urbaine, rééquilibrer les centralités, connecter les pôles stratégiques, et inscrire le pays dans la modernité planifiée.

Critiquer le TER sans comprendre les fondements techniques, économiques, spatiaux et géopolitiques de sa conception, c’est faire preuve d’un inquiétant déficit de culture territoriale.

C’est ignorer que ce projet a été anticipé, structuré et intégré dans les instruments de planification les plus rigoureux que le Sénégal ait jamais élaborés.

Le TER est un choix stratégique, pas une faveur politique. Il mérite d’être

poursuivi, renforcé, et non affaibli par des propos hasardeux.

L’avenir du Sénégal ne se construira pas à coups d’improvisations ni de polémiques, mais par la continuité de ses grands projets structurants, fruits d’une vision lucide et responsable de l’aménagement du territoire.

Mamadou Djigo

Ingénieur Aménageur et Développeur de Territoires

Ancien Directeur général de l’ANAT

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