LETTRE OUVERTE: A mes frères et sœurs, responsables politiques et détenteurs de pouvoirs d’Etat délégués du Président de la République.

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Avec votre bienveillante permission et à l’image de Gaston Bachelard, je voudrais «agresser l’ordre établi et perturber les limites objectives de la connaissance », dans le champ politique, pour susciter la réflexion puis, encourager les décisions à prendre avant de suggérer quelques actions correctives à entreprendre.

 

Chères sœurs et chers frères, dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. C’est ce qui m’amène à vous interpeller, une nouvelle fois, quelle que soit votre localité, en vertu d’une obligation citoyenne de rectification et de rétablissement de la vérité que j’ai toujours choisie dans mon compagnonnage avec le Président Macky Sall. Parce que « le courage » consiste, selon Jean Jaurès, à « chercher la vérité et la dire », jamais à « subir la loi du mensonge triomphant qui passe ». C’est ce que le Président Macky Sall a semblé confirmer lors de sa rencontre au Palais Présidentiel du 24 Décembre avec des responsables politiques de Fatick, à travers les propos suivants que lui aurait prêtés un journal de la place : «J’ai promu beaucoup de personnes de Fatick. Vous êtes la région qui a le plus de personnes promues, mais vous n’êtes pas capables de gagner. Vous pensez que faire de la politique c’est rester à Dakar, ne descendre à Fatick que de manière sporadique et passer son temps à faire la fête ?» De tels propos paraissent non seulement fondés mais surtout transférables à d’autres zones de l’APR, applicables à d’autres responsables politiques de la mouvance présidentielle et même reproductibles à certaines alliances comme Bennoo Bokk Yaakar et autres mouvement de soutien.

 

Sous ce rapport, chères sœurs et chers frères, le peuple sénégalais, la réalpolitique, la sagesse républicaine et l’éthique exigent de vous tous de rompre définitivement les alliances artificielles, de vous réconcilier avec et entre vous, puis, avec les autres. Vous avez l’obligation citoyenne de rendre compte fidèlement, loyalement et objectivement au Président de la République du climat politico social et surtout de l’atmosphère psycho sociologique qui règnent dans la vie des citoyens en société. Cela aura le mérite de justifier, d’une part, la pertinence et la légitimité de ses choix sur  chacune et chacun de vous et pas sur d’autres, et, d’autre part, de l’aider à se défaire des « encombrements », sans état d’âme afin de s’adjoindre de véritables patriotes, compétents, intègres et prêts à donner corps au Plan Sénégal Emergent pendant qu’il est encore temps, comme je le lui ai déjà suggéré dans une de mes contributions parue en mars 2014 sur les pages d’un quotidien de la place.

 

En mars 2012, le peuple sénégalais, seul souverain, Conseil Constitutionnel par excellence, a plébiscité M. Macky Sall à 65% lors de l’élection présidentielle et a osé déclencher le début d’une révolution historique dans les inévitables relations entre les acteurs politiques et les citoyens. Mais en juin 2014, les résultats issus des élections municipales et départementales vous ont indiqué, de Ndouloumadji Dembé, sa localité d’origine, à Fatick Commune, sa ville natale et d’adoption, les limites objectives d’une telle révolution. Qui, parmi vous a eu le courage et la lucidité, seul ou en équipe, d’analyser froidement, objectivement et exhaustivement le message transmis par les électeurs à travers les résultats alors issus des urnes ?

 

Pourtant, tout cadre digne de ce nom et devant incarner les idéaux de l’émergence tels que prônés par le Président Macky Sall ne saurait être indifférent, face aux informations si riches d’enseignements comme celles-ci issues des joutes électorales communales de Fatick, ville natale et d’adoption du Chef de l’Etat, à titre illustratif. Le parti présidentiel y a perdu beaucoup de terrain en n’obtenant que 49% des suffrages valablement exprimés, nonobstant l’implication effective du Président et de son épouse, la mobilisation de ressources matérielles, financières et logistiques considérables, une forte coalition composée de l’APR, du PS de l’AFP, de la LD, du PIT, du RND, du MSU ainsi que les nombreux Directeurs Généraux investis sur cette liste, dont le DG du Port, M. Cheikh Kanté. Sans doute, une telle situation serait-elle imputable à la liste Benno Défar Fatick de Mame Adama N’dour, coordonnateur des cadres de l’APR de Fatick qui a obtenu 1959 suffrages, soit 22 % des voix, Sitor Ndour, chef de file de la coalition ”Sine ça Kanam” et secrétaire général d’ELAN, avec 1.375 voix (16,13%) et les autres coalitions avec 12,87% : And Bokk Gis Gis ci deug (225 voix) ; Citoyenneté Sénégal (48 voix) ; Are Yakaar (238 voix) ; Fedes (92 voix) ; Alliance 2014 (55 voix); Bës du Niakk (291 voix) ; MRDS (44 voix).

 

En tout, dix listes étaient en compétition dans la commune de Fatick, qui a enregistré 8 561 votants sur 18 496 électeurs inscrits. Que dire aussi du chiffre représentant les non votants (9935, soit 53,71% du collège électoral communal) et qu’allait-il advenir pour le parti présidentiel si tous les électeurs s’exprimaient ?

 

Enfin, pour rappel, en 2009, sous les couleurs de Benno Siggil Sénégal le Président Macky Sall avait obtenu plus de 80% aussi bien s’agissant des élections municipales que de l’élection présidentielle de 2012.

Ce sont là quelques leçons que tout responsable politique qui revendique son appartenance à la mouvance présidentielle devrait tirer, après en avoir collecté, traité et interprété les données puis, porter à la connaissance du leader, M. Macky Sall, afin d’éclairer ses décisions en direction du futur.

 

Chers frères et chères sœurs, l’indicateur le plus pertinent et le plus déterminant de la durabilité de M. Macky Sall à la station présidentielle réside incontestablement dans la mesure du niveau de satisfaction des aspirations profondes du peuple sénégalais, et jamais dans les relations avec des coalitions artificielles, des chefs de partis « dinosaures » et autres mouvements de soutien. Ce critère qualitatif est aussi le seul levier à actionner pour mettre le Sénégal sur la double voie de la rupture et de l’émergence.

 

La République du Sénégal sera sociale ou ne sera pas. La future reddition de comptes se fera par M. Macky Sall, tout seul et ne se fera que devant un tribunal populaire, sur la base du degré de prise en charge et de satisfaction des aspirations légitimes dans des domaines comme la santé et le bien-être des citoyens, l’éducation des enfants, la formation des apprenants, l’emploi des jeunes, l’équité du genre, l’autonomisation des femmes, l’agriculture, les infrastructures, la justice, la paix et la sécurité. Le peuple sénégalais ne se tournera ni vers des coalitions, ni vers des mouvements, encore moins vers des « leaders »  dont l’omniprésence remonte quasiment aux toutes premières années de l’indépendance nationale et qui, depuis la nuit des temps, ne sont animés que par des intérêts crytopersonnels. Il s’adressera plutôt à M. Macky Sall, intuitu personae, à l’heure du bilan. “Il n’y a pas de mauvais peuple, il n’y a que des mauvais bergers. Un peuple ne se trompe pas, il est trompé.”, soutient Jean-Jacques Servan-Schreiber.

 

Le Chef de l’Etat n’a donc besoin que d’une diversification des compétences et d’une mise à disposition de toutes les ressources humaines requises, pour donner corps à son Plan pour un Sénégal Emergent en vue de le matérialiser, à travers des Plans d’Actions Prioritaires (PAP) quinquennaux, au bénéfice exclusif des Sénégalais. L’homme politique sénégalais dont nous avons besoin, en l’occurrence, devra être conscient des enjeux de la postmodernité articulés au fonctionnement des institutions de son pays pour en respecter et incarner les principes, dans le cadre d’un Etat de droit garant de la démocratie et de l’unité nationale. La Cité Sénégal est notre œuvre commune et nul n’a le droit de s’exonérer de cette mission. N’est-ce pas là, Excellence, M. le Président de la République, chères sœurs, chers frères, cadres et responsables politiques, tout le sens et toute la portée que revêt « la patrie avant le parti», mais également avant l’ethnie, la famille, les amis… pour qu’émerge au sein de la conscience collective nationale une commune et perpétuelle volonté de vie commune ?

 

Papa Moustapha GUEYE, Citoyen de la République du Sénégal

Militant de base APR/Fatick

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