Corruption, dopage et politique : la justice sénégalaise protège-t-elle les Diack ?

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Mis en cause dans une vaste affaire de corruption dans le milieu de l’athlétisme, Papa Massata Diack, fils de l’ancien président de la fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack, bénéficie-t-il de la complaisance des autorités sénégalaise? Les juges français qui désirent l’interroger à Dakar ont en tout cas, jusque-là, fait chou blanc

Le juge d’instruction français Renaud Van Ruymbeke est amer. Selon une source judiciaire qui s’est entretenue récemment avec lui, il a la désagréable impression que la justice sénégalaise le mène en bateau. Depuis près d’un an et demi, lui et ses collègues Stéphanie Tacheau et Charlotte Bilger attendent des autorités sénégalaises l’autorisation de se rendre à Dakar dans le cadre d’une commission rogatoire internationale. Leur intention est de participer, en présence de magistrats sénégalais, à l’audition de l’homme d’affaires Pape Massata Diack, un personnage central de leur enquête.

Soupçon sur un système de corruption

Tout comme son père, Lamine Diack, qui a longtemps présidé l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) et fut un membre éminent du Comité international olympique (CIO), ce dernier est en effet soupçonné d’avoir été partie prenante d’un vaste système de corruption portant sur la dissimulation de cas de dopage dans l’athlétisme et sur l’attribution des Jeux olympiques de 2016 (Rio) et 2020 (Tokyo).

 L’instruction ouverte au Sénégal est un prétexte pour bloquer les investigations des juges français

Or, comme le révélait le 20 octobre, courriers officiels à l’appui, le quotidien français Le Monde, le ministère sénégalais de la Justice ne semble pas l’entendre de cette oreille. « L’instruction ouverte au Sénégal sur les mêmes faits est un prétexte pour bloquer les investigations des juges français », nous confie une avocate parisienne.
Une appréciation exprimée de façon plus feutrée par une source hexagonale proche du dossier : « Les autorités sénégalaises refusent de coopérer, ce qui a pour effet de ralentir les investigations. » Dans les milieux judiciaires français, la pilule passe d’autant plus mal que le Sénégal a pu, lui, compter sur la coopération judiciaire de Paris, à partir de 2013, dans le cadre de l’affaire Karim Wade.

 

Corruption, dopage et politique : la justice sénégalaise protège-t-elle les Diack ?

Malaise dans la classe politique sénégalaise

Depuis que l’affaire Lamine Diack a éclaté en Novembre 2015, la mise en cause de cette figure extrêmement respectée – il fut champion de France de saut en longueur à la veille de l’indépendance, directeur technique nationale de la sélection sénégalaise de football, puis brièvement maire de Dakar et député – provoque un évident malaise au sein de la classe politique sénégalaise.

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