Babacar DIOP et le FDS partants pour le dialogue
« Chers journalistes ;
Chers militants et sympathisants des FDS-Les Guelwaars ;
Chers invités ;
Mesdames ;
Messieurs ;
Nous sommes très honoré(s) de votre présence massive à cette conférence de presse que FDS-Les Guelwaars a convoquée pour se prononcer sur quelques points saillants de l’actualité nationale marquée par la Décision historique du Conseil Constitutionnel de rejeter le décret impopulaire et controversé du Président Macky Sall, reportant la Présidentielle du 25 févier 2024.
Notre communication va s’articuler, d’abord, sur la Décision du Conseil Constitutionnel et ensuite sur l’appel au dialogue lancé par le Président de la République.
– La décision du Conseil Constitutionnel
Dans toute démocratie, l’État de droit est le fondement sur lequel repose la stabilité et la légitimité du Gouvernement. C’est un principe essentiel qui garantit que personne, pas même le Président de la République, n’est au-dessus de la loi. Malheureusement, nous avons tous été témoins d’une situation troublante et regrettable où cet État de droit a été piétiné par le Président de la République qui a essayé de contourner les règles établies pour s’éterniser au pouvoir au-delà de la durée légale de son mandat qui expire le 02 avril 2024.
Par décret n° 2024-106 du 03 février 2024, il a unilatéralement reporté la Présidentielle du 25 février 2024 en invoquant diverses raisons notamment la double nationalité d’une candidate dont le dossier a été validé par le CC, l’accusation de corruption de juges du CC, le recours introduit par un candidat recalé sollicitant l’ouverture d’une enquête parlementaire entre autres…
Cependant, le report a été vite contesté par l’opposition politique, la société civile et même certains membres de son propre camp, soulignant que cela violait la Constitution du Sénégal.
Le Conseil Constitutionnel a été saisi par voie de recours par des candidats pour examiner la légalité de cette décision présidentielle.
Après un examen minutieux, le Conseil Constitutionnel, dans sa Décision n°1/C/2024, a rejeté le décret N° 2024-106 du 03 février 2024 abrogeant le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral et la loi n° 04/2024 adoptée par l’Assemblée nationale, le 05 février 2024.
Le CC a donc rendu un verdict sans équivoque : le report de l’élection présidentielle est anticonstitutionnel et viole la Chartre fondamentale des citoyens, libres de choisir leur Président de la République à date échue.
Cette décision du Conseil Constitutionnel a mis en lumière les dangers de l’autoritarisme et du mépris des institutions démocratiques par le régime en place qui a plongé le pays dans une spirale de violence aux conséquences tragiques pour de nombreuses familles. Nous nous inclinons pieusement devant la mémoire des disparus et présentons nos condoléances aux familles éplorées. Dans cet esprit, FDS-Les Guelwaars prend acte de la volonté affichée du Président de la République de respecter la décision du Conseil Constitutionnel d’organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais.
– L’appel au dialogue lancé par le Président de la République
En cette période trouble de l’histoire de notre nation qui a toujours été une vitrine pour l’Afrique, FDS-Les Guelwaars tient à exprimer son ferme engagement en faveur de la démocratie, de la stabilité, de l’unité et de la cohésion nationale.
A cet effet, FDS-Les Guelwaars exhorte solennellement tous les partis politiques ainsi que toutes les forces vives de la nation à répondre favorablement à l’appel au dialogue lancé par le Président de la République pour préserver la paix et la stabilité du pays.
En sentinelles de la démocratie, il est essentiel que nous unissions nos efforts pour parvenir à un consensus fort quant à la date de tenue de l’élection présidentielle, en conformité avec les décisions émanant du Conseil Constitutionnel dans les plus brefs délais.
Cette démarche permettra non seulement de respecter les principes démocratiques, mais d’assurer une transition politique pacifique et légitime, gage de la vitalité de notre démocratie malmenée par un régime en déclin progressif et irréversible.
Nous sommes convaincus que seul un dialogue constructif et inclusif entre tous les acteurs pourra garantir d’une part, l’organisation d’une élection apaisée et d’autre part, l’aménagement d’une issue de sortie honorable et digne pour le Président de la République.
En effet, une transition pacifique mais rapide s’impose à nous tous étant entendu que Macky Sall ne sera plus le Président légitime du Sénégal à partir du 02 avril 2024.
L’élection démocratique et sans délai d’un nouveau Président de la République est donc une urgence pour la stabilité de notre pays situé dans une sous-région instable et au regard de la géopolitique mondiale aussi agitée qu’une tempête.
Il est donc important que le processus électoral soit transparent et respecte la volonté du peuple et les conclusions qui seront issues du dialogue national afin de rompre avec des décennies de pratiques gouvernementales corrompues et autoritaires.
Pour réussir le dialogue, toutes les parties prenantes doivent s’accorder sur des bases consensuelles levant les équivoques, les écueils et les suspicions liés à:
– la date à retenir pour le scrutin présidentiel ;
– la double nationalité de certains candidats ;
– l’accusation de corruption portée à l’encontre de deux juges du CC ;
– la conformité des candidats par rapport au fisc ;
– l’inexistence de plus de 900 000 électeurs sur le fichier électoral à l’origine de l’invalidation de la candidature de plusieurs candidats ;
– etc…
En tant que citoyens responsables, forces vives, chefs de partis, membres de la société civile, guides religieux, patronat, nous appelons les uns et les autres à transcender les divergences partisanes et à privilégier l’intérêt supérieur de la nation.
L’heure est venue de démontrer notre capacité à œuvrer ensemble pour l’avènement de lendemains prometteurs pour notre pays et pour nos compatriotes d’ici et de la Diaspora.
Que cet appel au dialogue soit entendu et que chacun contribue, par son engagement et sa volonté de compromis, à l’instauration d’un climat politique serein et propice à l’épanouissement de notre démocratie.
FDS-Les Guelwaars demeure convaincu que cet objectif ne peut être atteint sans l’élargissement de tous les détenus politiques dont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye qui doit aller à la conquête des suffrages des électeurs dans les mêmes conditions que les autres candidats.
L’État de droit doit prévaloir afin de protéger notre démocratie et notre territoire.
Vive FDS-Les Guelwaars !
Vive le Sénégal