Culture: Un partenariat public-privé pour promouvoir la diversité des patrimoines

Dakar: Sous la houlette du Réseau des acteurs socioculturels du Sénégal, un partenariat public-privé a été noué pour promouvoir la diversité des patrimoines matériels, immatériels et oraux du Sénégal, pour une cohésion sociale nationale et la souveraineté alimentaire.
Un partenariat qui a impliqué la Direction des arts et celles du patrimoine culturel et de la Place du Souvenir Africain et le réseau des acteurs socioculturels du Sénégal pour la co-organisation de cet important évènement. Mais tout en y associant le plus grand nombre d’acteurs et de partenaires sociaux.
Le Ministre, Secrétaire d’État chargé de la culture et des industries créatives et au patrimoine, Mr Bakary SARR a présidé la cérémonie de lancement de cet important rendez-vous du donner et du recevoir. Il avait à ses côtés Mr Moctar NDIAYE, manager de l’Alliance culturelle Africaine et président du réseau des acteurs socioculturels du Sénégal ainsi que le Pr Balla Moussa DAFFE, ancien ministre et premier président du Réseau des acteurs socioculturels du Sénégal

Tous ont été unanimes à reconnaître que la diversité culturelle est le principal patrimoine de l’humanité. En étant le produit de milliers d’années d’histoires, fruit de la contribution collective de tous les peuples, à travers leurs langues, leurs idées, leurs techniques, leurs pratiques et leurs créations.
« La culture revêt différentes formes qui sont toujours construites dans une relation dynamique entre sociétés et territoires », a indiqué Mactar NDIAYE, actuel président du réseau des acteurs socioculturels du Sénégal.
Il faut le reconnaître, au Sénégal la diversité culturelle est transversale. Elle se manifeste dans les terroirs, à travers les ethnies, les religions, les langues et les expressions culturelles. Le Secrétaire d’État, Mr Bakary SARR, n’a pas manqué de le souligner dans son discours.
D’autant que, depuis les indépendances, le Sénégal est resté l’un des rares pays africains où la cohésion nationale repose sur la reconnaissance de la diversité culturelle. Une belle expérience qui porte en elle des acquis et des pratiques culturelles à préserver et à développer. Particulièrement, l’harmonie inter communautaire, qui s’appuie sur des valeurs traditionnelles partagées et une mise en œuvre de politiques culturelles ayant permis un rayonnement diplomatique international sans commune mesure avec sa taille, sa démographie ou son économie.
Même si, comme l’a indiqué Mactar NDIAYE, « malgré son ancrage démocratique, nous observons cependant quelques échecs. De plus en plus, à travers les médias, nous constatons une dévalorisation, une stigmatisation, voire une marginalisation des identités et des expressions culturelles des minorités ».
Une marginalisation des minorités qui a, selon lui, « comme conséquence, un faible niveau d’implication dans le débat national sur les politiques publiques. Les productions culturelles de ces minorités, dans les processus de création de richesses, de développement local durable et de lutte contre la pauvreté sont encore très faibles ».
Pour dire que le patrimoine culturel est menacé par la mondialisation qui se traduit par une uniformisation d’un seul modèle de culture au détriment de la riche diversité culturelle sénégalaise. Une menace qui se manifeste par la perte de notre patrimoine historique matériel et immatériel avec la disparition de nos mets traditionnels, la perte de nos espaces d’éducation traditionnels, le recul des langues nationales, surtout chez les jeunes, le fort taux d’analphabétisme qui engendre un faible niveau de vie. On note également un manque de dynamisme et de créativité des acteurs culturels et l’absence de politique de patrimoine.
C’est dans ce contexte que le partenariat public privé, associant les deux directions des arts et du patrimoine culturel, la Place du Souvenir Africain et le Réseau des acteurs Socioculturels du Sénégal a été noué pour une co-organisation de cet important évènement qui a été riche d’un programme varié à travers la visite de l’espace gastronomique sur le «consommer local et les recettes traditionnelles des communautés» suivie de dégustation, le spectacle de clôture de la cérémonie officielle avec les troupes des ethnies et la soirée de la diversité culturelle.
Mohamadou SAGNE