Pourquoi un dialogue sur le système politique est prioritaire !

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Il est indéniable que les questions liées à l’emploi et à l’avenir de la jeunesse sont cruciales. Cette jeunesse, qui s’est massivement mobilisée pour défendre la troisième alternance démocratique, mérite toute notre attention. Toutefois, pour poser les bases solides d’un développement inclusif et durable, un dialogue politique national sur notre système politique s’impose comme une priorité absolue.

Ce dialogue est indispensable pour aborder les grandes réformes structurelles suivantes :
• Le bulletin unique, dont l’adoption permettrait de réaliser des économies substantielles estimées à 7 milliards de francs CFA à chaque élection, tout en simplifiant le processus de vote.
• La réforme du parrainage, afin d’en finir avec un mécanisme qui, dans sa forme actuelle, peut être instrumentalisé pour exclure injustement certains candidats.
• Le financement des partis politiques, une question d’autant plus sensible à l’ère de l’exploitation du pétrole et du gaz, qui attise de nombreuses convoitises. Il est impératif d’encadrer ces financements pour préserver l’intégrité de notre démocratie et éviter les dérives économiques.
• Le statut du chef de l’opposition, pour doter le régime en place d’un interlocuteur légitime et institutionnel, garant de la stabilité démocratique et de la vitalité du débat politique.
• La rationalisation des partis politiques, alors que l’on recense aujourd’hui plus de 350 formations, dont plus de 90 % ne participent jamais aux scrutins. Il est temps d’assainir le paysage politique pour le rendre plus lisible et plus efficace.
• La réconciliation nationale, une urgence pour panser les plaies ouvertes par les événements tragiques de mars 2021 et février 2024. La paix sociale durable ne peut être atteinte sans un effort sincère de mémoire, de justice et de dialogue.
• Le remplacement de la CENA par une CENI véritablement autonome, pour garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral, fondement de toute démocratie.

Ces réformes ne sont pas partisanes. Elles relèvent de l’intérêt national. Elles exigent donc la participation de toutes les forces vives de la Nation, dans un esprit de dialogue sincère, inclusif et constructif.

Cependant, ce travail institutionnel ne doit pas faire oublier les attentes urgentes de la jeunesse. Une jeunesse engagée, consciente et prête à jouer son rôle dans la construction d’un avenir meilleur. L’emploi, la formation, l’insertion socio-économique et l’accès aux opportunités doivent rester au cœur de l’action gouvernementale.

En somme, réformer notre système politique et investir dans notre jeunesse ne sont pas deux voies opposées. Ce sont deux leviers complémentaires pour bâtir un État plus juste, plus fort et plus démocratique.
Massene Papa Gueye ,
President conseil départemental de la jeunesse de fatick et
Membre du parti AARIS

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