MANSOUR SOW : « SEULE UNE REDEVANCE AUDIOVISUELLE GARANTIRAIT UNE ASSIETTE FINANCIÈRE STABLE À LA RTS »


L’ancien directeur de Radio Sénégal, Mansour Sow, a plaidé, samedi, à Dakar, pour l’instauration d’une redevance audiovisuelle, seule manière selon lui d’assurer à la Radiotélévision sénégalaise (RTS, publique) une assiette financière stable qui garantirait une adhésion du public à ses programmes.
« Seule la redevance permettra à la RTS d’ offrir des programmes qui permettront à la population sénégalaise de comprendre, d’accepter et de soutenir en toute liberté le projet de société qui est proposé », a-t-il soutenu.
M. Sow intervenait lors d’un atelier tenu dans le cadre de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année, mais que l’UPF a choisi de commémorer ce samedi sur le thème « Le service public de l’audiovisuel : contraintes et obligations ».
Selon l’ancien directeur de Radio Sénégal, le service public de l’audiovisuel « a tout à gagner en adoptant une démarche éditoriale fondée sur la spécificité de ses programmes et l’illustration de son statut ».
La RTS « doit être appelée à innover, à créer de nouveaux programmes et à faire les choses autrement pour marquer la différence entre elle et les médias privés », a-t-il dit.
De cette manière, elle assurerait « à tous les Sénégalais sur le territoire national, l’accès à une information fiable, objective et diversifiée », a dit Mansour Sow.
Selon lui, des pressions liées « aux allégeances politiques, à des diktats d’ordre religieux ainsi qu’aux moyens financiers » font que ce média public peine à satisfaire à l’attente de la population.
S’agissant par exemple des « contraintes politiques’’ en particulier, il soutient que « la RTS souffre d’un syndrome du parti unique » et d’une « culture de l’allégeance au pouvoir en place qui lui dicte comme prioritaires les intérêts des patrons du moment ».
Une autres explication relevant également de « la pression institutionnelle » et tient au « diktat du pouvoir religieux » qui « fait sortir très souvent’’ la RTS « du terrain de la laïcité », sans parler de « la pression commerciale », ajoute Mansour Sow.
Il analyse que face à « une mondialisation injuste, qui fausse le jeu de la diversité culturelle, la radiotélévision est victime de la société de consommation ».
Aussi, « lorsque le média public propose des programmes trop maladroitement associés à la volonté du pouvoir institutionnel, le public n’y croit pas, dénonce cette allégeance et se détourne de sa radiotélévision », ajoute Mansour Sow.
De même, « s’il diffuse beaucoup de publicités, non seulement on lui reproche d’être soumis aux impératifs de services commerciaux, mais on lui refuse le principe d’un financement du budget ».
APS