Le grand basculement du règne de la prédation à l’ordre du mérite. (Abdoulaye Ahmed Seye)

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Un nouveau récit sénégalais est en train de s’écrire, à rebours des complaintes diffusées à l’unisson par une opposition nostalgique d’un ordre révolu. À en croire ses porte-voix, “le pays ne marche pas”, “l’argent ne circule plus”, “l’immobilier est en berne”. Des refrains lancinants qui, à force de répétition, tentent de travestir un assainissement salutaire en paralysie économique, une transition morale en récession généralisée.
Mais la vérité est tout autre. Le Sénégal n’est pas à l’arrêt ; il est en train de rompre avec une certaine économie de la prédation pour entrer exclusivement dans une économie du mérite. Loin d’être un assèchement, le tarissement des flux douteux traduit la fermeture progressive des circuits souterrains par lesquels prospéraient les détournements, la concussion, la corruption systémique. L’argent qui circulait naguère avec insolence, échappant à l’impôt, aux règles, à l’éthique, irriguait une prospérité de façade : des villas construites en cash, des voitures de luxe exhibées comme trophées, des trains de vie hors sol devenus normes dans les allées du pouvoir et de ses alliés.
Dans tous les cas, sur le plan économique, ces sommes issues de , pratiques opaques , souvent dilapidées dans des signes extérieurs de richesse, n’ont pas participé à la création de valeur. Leur usage ostentatoire détournait les ressources disponibles des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé ou les infrastructures productives. Cet accaparement a engendré des effets pervers : les capitaux qui auraient pu financer l’innovation ou soutenir les petites et moyennes entreprises ont été absorbés par une consommation de prestige improductive. Il en a résulté une économie déséquilibrée, où l’apparence a supplanté la performance, et où la richesse affichée a, pendant une grande partie de l’ancien régime, masqué un appauvrissement collectif bien réel des populations. Ces réalités, fondées sur le gaspillage et la rente, ne sauraient en aucun cas être confondues avec des signes de croissance, encore moins d’émergence économique véritable.

En réalité ce n’est pas l’économie réelle qui souffre, mais l’économie parallèle qui s’effondre.
La nouvelle gouvernance ne tarit pas la richesse ; elle la moralise. Elle réoriente les flux vers les services publics : l’école, la santé, les infrastructures, la justice sociale. Elle remet au centre la valeur travail, l’effort, le mérite, la transparence. Le gouvernement ne bride pas l’investissement ; il assainit les conditions de son épanouissement. Il ne décourage pas la réussite ; il la sort de l’ombre des combines et l’arrache au chantage des connivences.
Dans cette dynamique de rupture assumée, le nouveau pouvoir dirigé par le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier Ministre Ousmane Sonko, fait de la transparence budgétaire un axe central de sa gouvernance. Il ne s’agit plus de principes incantatoires, mais d’une exigence traduite dans les faits : publication systématique des données budgétaires, lisibilité des allocations, participation citoyenne au suivi de la dépense publique. L’efficacité budgétaire devient ainsi un critère de pilotage, avec pour horizon une meilleure articulation entre la ressource publique et les priorités nationales. Finis les budgets creux ,les budgets fuyards : chaque franc dépensé devra désormais démontrer son utilité sociale, son impact mesurable, sa conformité à l’intérêt général. L’État se dote ainsi des moyens d’une politique économique rationnelle, rigoureuse et orientée vers les résultats. Il s’engage, par ailleurs, à la consolidation d’un environnement des affaires propice à l’innovation, à l’entrepreneuriat et au développement équitable.
C’est ici que retrouve tout son sens la formule du gran

Abdoulaye Ahmed SEYE, Ancien Inspecteur Général des Finances

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