La territorialisation des politiques publiques assumée comme levier de développement.

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  Le Sénégal est aujourd'hui à la croisée des chemins.  L'alternance des pouvoirs politiques survenue le 24 mars 2024 avec l'arrivée du binôme Diomaye _ Sonko à la tête du pays a l' allure d'un plébiscite issu d'un référendum. 

Le premier enseignement à tirer de cette défaite de la coalition Benoo bok yakar est le rejet du plan Sénégal émergent (PSE) comme référentiel des politiques publiques.
Une des mamellles du PSE considérée comme un levier de soutien et d’assistance aux collectivités territoriales issues de l’acte 3 de la décentralisation est le fameux slogan territorialisation des politiques publiques avec comme vecteur le développement des territoires .
Je suis un enfant issu des terroirs du département de Foundiougne dans mon Sokone natal .
Je suis donc mieux placé que quiconque pour parler de la pertinence et de l’efficacité de ce slogan en termes de prise en charge des préoccupations des populations et du développement durable en termes d’infrastructures au niveau des communes .
Je suis partagé par le sentiment de vivre les mêmes situations de regret , de désolation et d’incompréhension de promesses non tenues assimilables à une arnaque et celui d’avoir délibérément subi naïvement un dictat d’une classe politique constituée d ‘élites incompetentes .
C’est l’occasion pour moi d’inviter les intellectuels de tout bord de réfléchir et de faire des propositions concrètes et alternatives aux forfaitures que nous avons vécu . Car comme dit l’adage la nature a horreur du vide .
Ainsi faire autant que se peut pour participer au débat national en déclinant votre point de vue sur toutes les questions de développement et accompagner la bonne marche du pays.
La territorialisation des politiques publiques suppose une démocratisation des investissements tant à Dakar qu’au niveau des terroirs .
Ce que nous avons vécu avec le régime sortant est non seulement regrettable mais montre à quel niveau de méprise les populations de l’intérieur du pays ont souffert pour voir tous les investissements orientés vers les grands centres urbains particulièrement à Dakar accentuant ainsi la pauvreté au niveau des terroirs.
Il faut reconnaître que les réalisations du PUDC ont beaucoup impacté le quotidien des femmes rurales par l’installation de forages et de matériels d’allègement des tâches ménagères .
Le manque de transparence et de démocratie dans le choix des cibles à la base a beaucoup impacté sur son efficacité.
Il apparaît dès lors pour les nouvelles autorités de faire un audit exhaustif de ce programme qui seul avec le PUMA et le PACASEN pouvaient changer le visage de beaucoup de collectivités.
Pour faire l’inventaire des échecs de la territorialisation des politiques publiques je dois démarrer par présenter mes condoléances aux familles des milliers de morts et de blessés occasionnés par des défauts de constructions de routes dont les marchés n’ont jamais respecté le circuit normal d’appels à candidatures et de choix des Entreprises les plus méritantes capables d’endiguer le mal .
Je n’en veux pour preuve la route nationale Dakar kedougou qui a enregistré le plus grand nombre de morts et de blessés.
Pourtant il aurait juste fallu construire une route à deux voies et c’est pareil pour
Les routes Dakar Saint Louis Matam , Dakar Kaolack Ziguinchor etc…
Les nouvelles autorités sont donc interpellées de même que la construction du chemin de fer Dakar Kedougou et Dakar Ziguinchor .
L’autre préoccupation reste et demeure l’acte 3 de la décentralisation qui doit nécessairement faire l’objet d’une évaluation.
Les communes issues de cette réforme n’ont qu’ une seule ressource : la terre qui est entrain aujourd’hui d’être bradée.
Un investissement massif à Dakar n’est plus la solution. Il faut accepter que notre capitale a atteint un trop plein de
désordre difficilement supportable et à ce rythme nous risquons de vivre plus ou moins dangereusement qu’à San Diego .
Il faudra donc prendre son courage et construire de nouvelles villes écologiques à l’intérieur du pays et éviter le syndrome Diamniadio qui de mon point de vue est l’illustration parfaite de l’échec du PSE .
Toutes les villes du Sénégal disposent aujourd’hui d’une zone d’aménagement concerté (ZAC) .
Il ne se pose pas donc un problème de foncier .
Les ZAC de Mbao à Dakar et Nguent à Thies ont été une réussite à tout point de vue et doivent inspirer les autorités en charge de l’urbanisme d’arrêter de parler de programmes d’habitat social.
La réussite de tous les programmes d’habitat social a été initiée et conduite par le BAHSO : Bureau d’assistance à l’habitat social qui a de tout temps servi de tremplin entre les coopératives d’habitat et le Ministère.
Il est donc impératif de mettre en scelle cette organisation pour l’accompagnement effectif des travailleurs dans la recherche de toit décent et d’en faire une direction nationale.
Ainsi toutes les communes du Sénégal pourront être dotées de cités des travailleurs organisés en coopératives d’habitat.
C’est en ce moment précis qu’on pourra prétendre construire plusieurs centaines de milliers de logements.
A défaut de grâce accepter les échecs des programmes d’habitat social pour ne plus en parler.

Abdou Karim sakho
Expert Urbaniste
MBA en Management Stratégique

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