Fatick / Journée mondiale du livre: Le discours de Mamadou Biguine Gueye

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Monsieur le Gouverneur,
Monsieur le Représentant de Madame le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture,
Monsieur le représentant de l’inspecteur d’académie,
Madame la directrice du centre culturel,
Monsieur le vice président de l’association des écrivains du Sénégal,
Mesdames et Messieurs les autorités administratives, territoriales et coutumières,
Distingués invités,
Amis du livre et de la parole libre,

Aujourd’hui, nous célébrons le livre.
Objet silencieux, mais ô combien vivant. Il abrite nos mémoires, porte nos rêves, révèle nos vérités. Il est l’ami des solitaires, le guide des consciences, l’écho fidèle des peuples.

Notre association, celle des écrivains du département de Fatick, a poursuivi, cette année encore, sa mission de semeurs de mots.
Nous avons organisé des ateliers d’écriture, animé des rencontres littéraires, investi les écoles, les maisons de quartier, les lieux de vie.
Nous avons donné au livre une voix, et à la jeunesse une plume.

Et lorsque Fatick a accueilli le Festival National des Arts et de la Culture, plusieurs de nos membres ont été primés.
Ce fut une victoire partagée. Une reconnaissance de notre engagement. Une fierté pour notre terroir.

Mais ce combat pour la culture ne peut être porté seuls.
Il appelle un accompagnement manifeste de nos institutions.
Nous demandons aujourd’hui à l’État, à sa tête Son Excellence Monsieur le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, au Conseil départemental, à la Mairie de Fatick, de nous aider à bâtir les fondations solides d’une dynamique littéraire durable.

Soutenez la lecture publique, chères autorités.
Ouvrez-nous davantage de bibliothèques.
Renforcez les centres culturels régionaux, car ils en ont besoin pour l’intérêt de notre jeunesse – avenir de notre nation.
Offrez aux mots des lieux pour éclore.

Oui, à Fatick, nous avons notre centre culturel régional.
Mais donnons-lui une âme. Un nom. Une mémoire.

À ce propos, nous proposons, avec modestie et tout le respect dû à l’histoire, qu’il soit baptisé au nom de l’un de nos grands bâtisseurs culturels :

Alioune Sène, ce grand Fatickois de cœur, ancien ministre de la culture du Sénégal, diplomate et intellectuel, rappelé à Dieu à Genève mais inhumé ici, à Fatick, selon sa volonté.

Mamadou Biguine Faye, figure du patrimoine culturel du Sine Saloum, fondateur du légendaire Sine Jazz, groupe musical mais aussi acteur social, témoin vibrant de l’élan culturel de notre région aux premières heures de l’indépendance.

Ou encore Youssoupha Lakhoune, éducateur émérite, homme de culture et l’un des premiers directeurs d’école de l’ère post-coloniale.

Cette liste, bien sûr, n’est pas exhaustive.
Mais poser un tel acte ne serait pas simplement nommer un bâtiment.
Ce serait honorer une flamme.
Celle de ceux qui ont cru, bien avant nous, que la culture est un levier de dignité, de cohésion et d’élévation.

Fatick mérite un centre qui raconte son histoire et inspire son avenir. Pensons-y davantage.

En cette Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, que nos voix s’unissent pour dire ceci :
Nous n’écrivons pas pour nous seuls.
Nous écrivons pour faire vivre.
Pour faire mémoire.
Pour faire peuple.

Je vous remercie de votre attention.

Mamadou Biguine Gueye, Secrétaire Général de l’Association des Écrivains du Département de Fatick

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