Déguerpissement des abords du stade Léopold Sédar Senghor: Une première victoire pour Madame la Ministre Khady Diène Gaye dans la lutte contre l’anarchie autour des infrastructures sportives

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L’environnement immédiat de nos infrastructures sportives a toujours constitué un enjeu majeur, souvent relégué au second plan, malgré son rôle déterminant dans la mise aux normes, l’animation et l’exploitation optimale de ces équipements. Le stade Léopold Sédar Senghor, fruit emblématique de la coopération sénégalo-chinoise et longtemps fleuron du patrimoine sportif national, illustre de façon frappante cette négligence persistante.

Durant des années, ce joyau architectural a été littéralement asphyxié par un désordre urbain devenu intolérable : garages clandestins, gargotes insalubres, bars improvisés, parkings sauvages, gares routières informelles… Autant de manifestations d’un laisser-aller qui ont confisqué l’espace vital du stade, le transformant en un environnement peu accueillant, insalubre et, souvent, peu sûr.

Le spectacle désolant qu’offraient les abords de ce haut lieu du sport national reflétait l’anarchie ambiante. Celle-ci compromettait non seulement la vocation sportive de l’infrastructure, mais aussi la tranquillité des riverains et la sécurité des usagers.

C’est donc avec un réel soulagement que l’on salue la décision courageuse, récemment prise par les autorités, de déguerpir les occupants illégaux dans le cadre de la réhabilitation du stade. Cette mesure, attendue depuis longtemps par les acteurs du sport sénégalais, constitue une première victoire dans le combat engagé par le ministère des Sports pour la réhabilitation, la valorisation et la pérennisation des infrastructures sportives nationales.

Cependant, cette avancée ne pourra produire des résultats durables que si elle s’inscrit dans une vision de transformation à long terme. Car dégager les espaces ne suffit pas : encore faut-il repenser et réaménager leur usage. Il s’agit désormais de redonner aux abords du stade Léopold Sédar Senghor un visage nouveau, en les dotant d’aménagements modernes, réglementés et sécurisés. L’objectif est clair : faire de cet espace un modèle d’ordre, de propreté et d’activité économique structurée.

Cela implique la création de parkings officiels, de zones commerciales encadrées, d’espaces verts entretenus, de voies d’accès fluides et bien éclairées, ainsi que l’installation d’un dispositif de sécurité efficace et permanent. La réussite de cette entreprise dépend également de la mise en place d’un système de gestion des déchets performant, intégrant le tri sélectif, la collecte régulière et surtout, une véritable sensibilisation des citoyens à la propreté urbaine et à la gestion partagée des espaces publics.

Mais au-delà de l’aménagement physique, c’est toute une culture de l’entretien et de la maintenance qu’il convient de bâtir autour de nos équipements sportifs. Trop souvent, d’importants investissements sont consentis pour la construction ou la réhabilitation d’infrastructures, sans qu’une stratégie de gestion durable ne soit mise en œuvre. Ce déséquilibre conduit inévitablement à une détérioration prématurée des équipements, réduisant à néant les efforts initiaux.

Pour rompre avec cette logique inefficace, il est impératif d’adopter une approche intégrée et durable, fondée sur une synergie entre le secteur public et le secteur privé, dans le cadre de partenariats transparents et mutuellement bénéfiques. L’objectif ultime est de garantir des ressources stables pour assurer la maintenance, la sécurité et l’animation continue de ces espaces, qui doivent devenir de véritables lieux de vie.

Un stade moderne ne saurait se réduire à une simple enceinte sportive : il doit être un écosystème vivant, multifonctionnel, ancré dans son tissu urbain, et respectueux de l’environnement.

Sans cette opération de reconquête et de réorganisation de l’espace, toute ambition en matière de politique sportive relèverait de l’utopie.

Heureusement, l’arrivée de nouvelles autorités, conscientes des enjeux, et la détermination d’une ministre des Sports expérimentée et proche du terrain, redonnent espoir.

Espoir, d’abord, que les décisions prises se traduiront cette fois par des actions concrètes et durables.
Espoir, ensuite, que cette première bataille – celle du déguerpissement – marque le point de départ d’un véritable plan d’aménagement, de sécurisation et de valorisation.
Espoir, enfin, que le stade Léopold Sédar Senghor devienne un modèle de gestion durable, un pôle structurant au cœur de la nouvelle vision de l’aménagement sportif et urbain au Sénégal.

Il y va de l’image de notre pays, de la sécurité de nos concitoyens, de la promotion du sport, et plus largement, de la contribution du secteur sportif au développement économique et social national.

Souleymane Boun Daouda DIOP
Directeur Général du Cabinet SERISE-SARL

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