Candidature du Sénégal à la présidence de la Bad: le symbole d’une diplomatie en hibernation

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Ancien ministre de l’économie, du plan et de la coopération de 2019 à 2022, Amadou Hott, candidat du Sénégal à l’élection de la présidence  de la Banque africaine de développement (BAD), est actuellement le porte-étendard de la diplomatie sénégalaise à  l’aube  des assemblées générales de cette institution financière qui devraient se tenir du 26 au 30 mai à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Ces assemblées annuelles qui en sont à leur 60ème édition tablent sur la thématique suivante: “tirer  le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement”. Cette année,  un enjeu particulier animera ces rencontres continentales où les yeux seront rivés sur l’élection de la présidence de la BAD car c’est en marge de ce rassemblement
du giron économique africain que le sort du
candidat du Sénégal, Amadou Hott sera scellé ainsi que ceux de ses homologues Sidi Ould Tah, Samuel Maimbo, Mahamat Abbas Tolli et Bajabulile Swazi Tshabalala qui
briguent tous, le poste tant convoité du Président de la BAD pour les 5 prochaines années.
Cependant,  avant la tenue de ces prestigieuses rencontres qui verront la participation d’une centaine de convives venus de toutes les organisations régionales d’Afrique,  de la CEDEAO, à la SADC, en passant la CEEAC, le CEA, entre autres,  les tractations pour élire le successeur du nigérian Akinwuni Adesina, vont bon train dans toutes les communautés économiques 
africaines. En Afrique de l’Ouest où deux candidats convoitent le même poste,  la
bataille et les influences régionales sont corsées ces dernières semaines. Qui du sénégalais Amadou Hott et du
mauritanien Sidi Ould Tah, parviendra à
succéder au president sortant. Cependant, la 
candidature du Sénégal que l’on pourrait présenter comme celle de l’Afrique de l’Ouest, semble battre de l’aile d’autant que certains pays membres de la CEDEAO ont décidé  d’apporter leur soutien à  d’autres
candidats appartenant à des organisations régionales issues d’autres contrées. La Côte d’Ivoire, pays membre très influent dans la CEDEAO et l’UEMOA soutient la candidature mauritanienne. Même son de cloche chez les voisins du Sénégal en l’occurrence le Mali où le chef de la junte manifeste son soutien péremptoire au candidat Sidi Ould Tah  de la Mauritanie. 

Ces soutiens apportés par certains Etats membres de la CEDEAO au postulant mauritanien aux commandes de la BAD  sonne comme un revers cuisant pour la
diplomatie sénégalaise qui s’est plongée dans une abyssale hibernation depuis plusieurs mois coïncidant avec l’avènement des nouvelles autorités du Sénégal avec en tête de peloton le Président Bassirou Diomaye Faye  sur qui s’adosse cette léthargie de la diplomatie sénégalaise. 

Un véritable contraste si une comparaison s’effectue entre la diplomatie sénégalaise du régime du Président Macky Sall et celle incarnée par l’actuel chef d’Etat.  En effet, l’aura de la diplomatie sous le  magistère précédent était au pinacle et la plèbe sénégalaise s’est longtemps glorifiée des différents succès qu’engrangeait  la politique extérieure du Sénégal notamment en 2016 année à laquelle  l’Etat du Sénégal devenait  pour la troisième de son histoire membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avec à la clé le soutien de la CEDEAO, de l’UA, de l’OIF et de l’OCI.


Ablaye Modou Ndiaye

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