Amadou Ba face au Conseil Constitutionnel: Un acharnement inutile et contre-productif ?

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La dernière décision du Conseil constitutionnel a sonné comme un coup d’arrêt à une polémique qui n’aurait peut-être jamais dû naître. En effet, saisi par le député de Pastef, Amadou Ba, à propos d’une hypothétique demande de l’ancien président Macky Sall visant à briguer un troisième mandat, le Conseil a été catégorique : aucune trace d’une telle requête n’a été trouvée dans ses archives.

Un coup d’arrêt net, un désaveu cinglant

Ce camouflet institutionnel remet en question non seulement la pertinence de cette initiative, mais aussi les motivations réelles qui l’ont sous-tendue. Car à y regarder de plus près, cette demande semble relever davantage d’une posture politique que d’un véritable souci juridique ou constitutionnel.
Alors que le Sénégal cherche à panser les plaies d’un processus électoral tendu et à poser les jalons d’une nouvelle ère démocratique sous la houlette du président Bassirou Diomaye Faye, ce retour en arrière apparaît, pour beaucoup, comme une distraction inutile, pire encore, comme un acharnement ciblé contre l’ex-président Macky Sall, sa famille et ses soutiens. Cela continue d’alimenter les suspicions de règlements de comptes politiques.

Le prix du zèle

Amadou Ba, autrefois perçu comme un acteur sérieux du jeu parlementaire (notamment pour avoir porté la loi interprétative de l’amnistie de 2024) semble aujourd’hui s’isoler. Son initiative, loin de rallier les démocrates autour d’un objectif de clarification, a fini par le placer au banc des accusés, taxé d’instrumentaliser l’institution judiciaire à des fins politiciennes.
Dans une démocratie apaisée, le règlement des tensions doit primer sur les querelles d’ego. Le Conseil constitutionnel a, lui, joué son rôle avec rigueur et neutralité : il a clos un débat qui n’avait, en réalité, jamais existé (ou n’aurait jamais dû exister). Reste maintenant à nos responsables politiques de faire preuve de hauteur, en s’inscrivant dans le sens de l’unité nationale et de la stabilité républicaine.
Au-delà des hommes politiques, tout Sénégalais qui va à l’encontre de l’apaisement de la situation politique est, malheureusement, comparable à ce bonhomme qui scie la branche sur laquelle il est assis. confortablement.
À bon entendeur…


Babou Biram Faye

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