Polémique sur la 25ième place du Sénégal des pays les plus pauvres : «L’économie réelle, c’est le ventre et la poche tout le reste n’est que littérature»

Le rapport du FMI attribuant le Sénégal la 25ième place parmi les pays les plus pauvres du monde continue de soulever des vagues. L’Etat se défend avec bec et ongles tandis que l’opposition enfonce de plus en plus le clou. Au demeurant, cette polémique est sans objet s’elle ne tend qu’à équivaloir le vécu des sénégalais par de simples chiffres.
Il y a tout un arsenal de concepts et de chiffres qui renseignent sur le niveau de développement ou de sous-développement d’un pays. Les indicateurs macro et microéconomiques indiquent les chiffres qui déterminent le taux de croissance de chaque pays. Quant au produit intérieur brut (Pib), sa spécificité est d’évaluer les richesses d’un pays par tête d’habitant. Toutefois, continuer à épiloguer sur de simples concepts et chiffres à n’en pas finir, c’est ne pas se préoccuper du sort du goorgorlou sénégalais qui peine à assurer le minimum vital (manger, boire et se soigner).
L’économie réelle, c’est le ventre et la poche, tout le reste n’est que littérature selon Mamadou Toure, ancien ministre de l’économie. Ceci est d’autant plus vrai qu’il n’y a pas place à des polémiques engageant le vécu de tout un peuple. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des sénégalais baignent dans une pauvreté extrême. Il n’y a pas à s’y méprendre.
Pour survivre, le monde rural s’accroche à une agriculture de rente dont les productions sont livrées à un bradage induit par un vil prix au kilogramme. Le chômage des jeunes gagnent de plus en plus du terrain. L’école sénégalaise reste velléitaire par rapports aux promesses du chef de l’Etat de revaloriser la fonction d’enseignant dans la satisfaction de leurs revendications légitimes.(…) Et le Plan Sénégal Emergent (Pse) tant miroité par l’Etat semble être une politique économique beaucoup plus portée sur la spéculation que sur le vécu réel des citoyens.
Si le FMI attribue à notre pays, la 25ième place des pays les plus pauvres du monde, ceci ne relève guère de l’extraordinaire car la vie reste toujours dure dans l’ici bas. Le gouvernement doit impérativement s’atteler à des politiques économiques beaucoup plus hardies pour développer notre pays. Les efforts gouvernementales doivent être multipliés pour alléger la souffrance des sénégalais.
Evidemment, dans tous les pays du monde, l’Etat défend ses intérêts par une communication orientée. On le lui concède.
Toutefois entre les chiffres et leur vécu quotidien, les sénégalais savent bien distinguer la bonne graine de l’ivraie. L’urgence pour eux c’est que l’Etat, s’attaquent à leurs véritables problèmes et non céder à la polémique autour d’un chiffre reflétant théoriquement le train-train du peuple. User des vrais chiffres d’ailleurs, c’est communiquer vrai, et c’est ce dont les sénégalais ont le plus besoin de l’Etat.
Assane SEYE